Antagonistes des récepteurs minéralocorticoïdes

Préserver le cœur et les reins

Publié le 10/04/2014
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Crédit photo : PHANIE

Les Antagonistes des récepteurs minéralocorticoïdes (ARM) ont été utilisés par les cardiologues dans les années 1970-1980 dans les syndromes congestifs chroniques.

La combinaison Inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC)-ARM était alors contre-indiquée, les praticiens estimant que l’aldostérone serait bloquée par l’inhibition du système rénine angiotensine par l’IEC, ce que l’histoire a ensuite réfuté.

« L’aldostérone n’agit pas qu’au niveau rénal. Elle a aussi un impact cardiaque et vasculaire, ce qui a conduit à l’utiliser à faible dose dans l’Insuffisance cardiaque (IC) dans l’essai RALES, avec des bénéfices sur les symptômes, les réhospitalisations et la survie », rappelle le Pr Faïez Zannad.

Puis, l’éplérénone a démontré, dans l’IC de novo après infarctus du myocarde et dans l’IC légère à modérée, ses bénéfices en termes de survie et de réhospitalisations. « L’European Society of Cardiology a fait rentrer cette classe de médicaments dans le traitement de l’IC, avec un niveau IA de preuves, équivalent à celui des bêtabloquants et des IEC. », précise le Pr Zannad. Les résultats de l’essai TOP CAT mené avec la spironolactone dans l’IC diastolique ont été décevants mais non homogènes selon l’origine géographique des patients et la sévérité de l’IC.

Pour les néphrologues, l’atout principal de ces ARM, qui sont peu diurétiques, est leur effet antifibrotique sur le cœur et le rein, qui leur confère in fine un probable rôle néphroprotecteur, souligné par plusieurs petites études. « Le risque d’hyperkaliémie est aisément gérable avec les résines et cette classe est potentiellement bénéfique dans l’HTA, la néphropathie diabétique ou chez les patients en dialyse, qui sont tous à haut risque cardiovasculaire », insiste le Pr Zannad. C’est dans ce contexte que l’essai ALCHEMIST vient d’être mis en place pour évaluer l’effet protecteur cardiovasculaire de la spironolactone chez l’hémodialysé chronique (voir article ci-contre, d’après un entretien avec le Pr Rossignol).

D’après un entretien avec le Pr Faïez Zannad, CHU Nancy

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Bilan spécialistes