Guillaume Musso connaît le succès depuis son histoire d’un enfant revenu de la mort (« Et après… », en 2004) et jusqu'à « la Jeune fille et la nuit », best-seller de l’été dernier. Son seizième opus, « la Vie secrète des écrivains » (1) confronte un célèbre auteur franco-américain, qui a mystérieusement arrêté d’écrire il y a vingt ans et vit retiré dans une île de la Méditerranée, et deux « intrus », un aspirant romancier prêt à tout pour que son aîné accepte de lire son manuscrit et une jeune journaliste résolue à percer ses secrets. Alors que l’île est bouclée par les autorités à la suite de la découverte d’un cadavre. Essence même du « thriller intime » selon Guillaume Musso, le livre met en scène des personnages ni totalement innocents ni totalement coupables, entre vérités occultées et mensonges assumés.
Sous le pseudonyme de Robert Galbraith, connu des amateurs de romans policiers qui ont déjà dévoré les trois premiers volumes des aventures du détective Cormoran Strike et de son assistante Robin Ellacott, se cache l’auteure mondialement connue de la série « Harry Potter », J. K. Rowling. « Blanc mortel » (2) est une enquête labyrinthique qui commence avec le témoignage d’un jeune homme psychologiquement perturbé, à propos du meurtre d’un enfant il y a très longtemps, puis qui nous égare dans les bas-fonds de Londres, jusqu’à un sanctuaire secret au cœur du Parlement et dans un magnifique mais sinistre manoir de la campagne anglaise. Les pièces du puzzle se mettent en place, mais les relations entre le privé et son assistante ne sont pas de tout repos.
Au théâtre
Depuis la parution de son roman de science-fiction dystopique « la Servante écarlate » en 1985, adapté en série télévisée en 2017, la romancière, nouvelliste et poétesse canadienne Margaret Atwood, a toujours été dans l’actualité. Avec « Graine de sorcière » (3), elle rend hommage à Shakespeare en mettant la trahison et la vengeance au cœur de son roman. Après avoir perdu sa femme et sa petite fille et alors qu’il mettait en scène « La Tempête », Felix est injustement limogé de son poste de directeur du festival qui l’a rendu célèbre. Après avoir ressassé cette trahison et vécu une décennie dans le souvenir douloureux de la perte de son enfant, il est amené, sous un autre nom, à animer un atelier de théâtre dans une prison. Les détenus interpréteront « La Tempête » et il peut enfin tendre un piège aux traîtres qui l’ont détruit. Mais leur chute lui rendra-t-elle la paix et le bonheur ? Le roman comme une mise en abyme sans fin.
Né à Gérone, en Catalogne, en 1948, Lluis Llach est l’auteur de « L’Estaca », l’hymne officieux catalan de résistance au franquisme. À la tête d’une importante discographie, exilé à Paris de 1971 à 1976, retiré de la vie publique en 2007 mais élu député au parlement de Catalogne en 2015, il a publié la même année « les Yeux fardés », prix Méditerranée étranger, et « les Femmes de la Principal » en 2017. Traduit du catalan, « le Théâtre des merveilles » (4) se présente comme l’autobiographie fictive d’un célèbre baryton d’opéra. Né des amours furtives d’une mère anarchiste catalane exilée et d’un gardien sénégalais rencontré à Argelès, il a grandi au milieu des danseuses légères d’un théâtre à Barcelone, où on l’a aidé à cultiver son don pour la musique et préparé au succès mondial. Sur fond d’années de guerre civile et de dictature, à travers les péripéties d’une existence menée entre vocation et passions, on assiste à la vie et à la mort d’un théâtre.
À Nice et en Italie
Grande figure du roman historique avec plus de vingt titres à son actif, Mireille Calmel nous ramène, avec « la Prisonnière du diable » (5), à la toute fin du XVe siècle. Quelque part en Égypte, une roue divine, cachée depuis la nuit des temps, s’est arrêtée en inscrivant sur sa tranche, avec le lieu et la date, le nom d’une personne qui doit mourir, « non pour ses actes, mais parce que le diable s’est emparé de son âme pour préparer son arrivée sur Terre ». Lorsqu’elle reçoit le message, la révérende mère du sanctuaire de Notre-Dame, situé sur les hauteurs de Nice, est anéantie : c’est l’innocence qu’on doit tuer. Un thriller médiéval plein de rebondissements, avec des héroïnes puissantes et spirituelles qui résistent aux tempêtes du cœur et de l’esprit.
« La Nostalgie du sang » (6) est un polar sans policier signé Dario Correnti (pseudonyme qui cache deux auteurs), plébiscité en Italie. Les héros sont deux journalistes qui forment un duo atypique : un grand reporter admiré mais qu’on pousse vers une retraite anticipée et une jeune stagiaire mal fagotée et peu dégourdie mais douée pour l’investigation. Et cela tombe bien, puisqu’ils doivent remonter la piste d’un tueur de femmes dont les cadavres montrent des signes de cannibalisme et de rituels magiques. Ne s’agirait-il pas d’un imitateur du « vampire de Bergame », le premier tueur en série qui a sévi en Italie ? Et qu’est-ce qui peut relier les victimes à ce tueur mort il y a plus d’un siècle ? Plus qu’une enquête, une quête de la vérité dans la campagne milanaise, portée par un couple hors normes.
(1) Calmann-Lévy, 346 p., 21,90 € (2) Grasset, 694p., 22 € (3) Robert Laffont, 342 p., 21 € (4) Actes Sud, 388 p., 23 € (5) XO, 405 p., 19,90 € (6) Albin Michel, 524 p., 22,90 €