Une « boîte à outils » au service des élus

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Publié le 29/10/2021
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À l’issue de six mois d’enquête et cinquante auditions d'élus locaux, les sénateurs de la toujours très écoutée délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation ont listé des initiatives locales concrètes et souvent innovantes des territoires pour améliorer l'accès aux soins. Dans cette « boîte à outils », la création des centres de santé, avec le salariat de médecins arrive en tête. Si les communes ont été historiquement les premières à créer ces structures dans les zones déficitaires, le département de Saône-et-Loire a été le premier à implanter en 2016 un centre de santé départemental. Cette solution a permis de recruter, entre 2017 et 2019, 55 généralistes salariés et d’ouvrir 24 lieux de consultations (5 centres et 19 antennes). Souvent, cette création s'accompagne de dispositifs de médecine « ambulante ». La région Normandie, par exemple, a autorisé un « Médicobus » itinérant qui circule depuis 2020 dans l’Est de l’Orne pour aller à la rencontre de personnes isolées. Idem en Seine-Saint-Denis. Le bus départemental de santé bucco-dentaire s’adresse en priorité aux enfants âgés de 4 ans. Ces dispositifs fonctionnent souvent avec l’aide de médecins retraités.

Un label universitaire pour les MSP

D'autres collectivités ont préféré accompagner le développement de maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP). Dans ce domaine, la ville de Fontainebleau a innové en créant une MSP avec le label universitaire. D’autres projets de ce genre ont été mis en place à Coulommiers ou près de Tours. D'autres collectivités ont fait le choix de mener des actions proactives afin de favoriser l’installation des médecins (logement, aides à l’emploi du conjoint, cadre de vie…). C'est le cas du Conseil départemental de l’Aveyron ou de celui des Deux-Sèvres. Ce dernier a adopté, le 25 janvier 2021, un « plan Santé 79 » avec un chapître « qualité de vie » (aide à la recherche d’emploi du conjoint par exemple), des mesures pour favoriser l’installation (soutien à l'accueil des internes notamment) ainsi que des actions de promotion du territoire auprès des médecins.

La cartographie de ces zones déficitaires pourrait bientôt évoluer. En effet, « pour épauler les élus » la direction générale de l'offre de soins (DGOS) vient de réviser sa méthodologie de définition des zones sous-denses en offre médicale, permettant ainsi aux ARS d'identifier davantage de territoires déficitaires pouvant bénéficier d'aides financières de l'Assurance-maladie. Cette méthodologie a été construite « après une vaste concertation auprès des ARS, des représentants de médecins, d’usagers et de collectivités territoriales », fait valoir la DGOS.

 

Loan Tranthimy

Source : Le Quotidien du médecin