L’effet yo-yo des régimes, avec prise et perte de poids à plusieurs reprises au fil des ans, augmente le risque de maladie rénale chez des personnes atteintes de diabète de type 1, indépendamment de l’indice de masse corporelle et des facteurs de risque connus de néphropathie diabétique. C’est ce que montre une équipe française dans une étude publiée dans The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism.
Il était jusqu’alors connu que l’effet yo-yo augmentait le risque d’événements cardiovasculaires en population générale et chez des personnes atteintes de diabète, y compris de type 1, la prévalence de l’obésité ayant une tendance à la hausse ces dernières années. Pour les auteurs, « il s’agit de la première (étude) à montrer un lien entre les régimes yo-yo et les accidents rénaux chez des personnes atteintes de diabète de type 1 ».
Baisse moyenne de 40 % du DFGe
Les auteurs ont analysé sur six ans, les données de 1 432 participants de l’étude Diabetes Control and Complications (DCCT)/Epidemiology of Diabetes Interventions and Complications (EDIC). Pour identifier l’effet yo-yo, ils ont utilisé l’indice de variabilité indépendante de la moyenne (VIM) mesurant les fluctuations au-dessus et au-dessous du poids corporel moyen d’une personne.
Concernant le déclin de la fonction rénale et la progression vers une maladie rénale chronique ils se sont essentiellement fondés sur le taux de filtration glomérulaire estimé (DFGe). Ils observent ainsi que les patients ayant eu les fluctuations de poids les plus importantes au cours de la période de suivi présentaient une baisse moyenne de 40 % du DFGe par rapport aux valeurs de base (HR = 1,25) et étaient plus susceptibles de présenter une albuminurie modérément ou sévèrement accrue et une maladie rénale de stade 3 (HR = 1,36).
La piste des lésions rénales et vasculaires
Pour les auteurs, les mécanismes physiopathologiques associant dégradation de la fonction rénale et fluctuation du poids corporel ne sont pas totalement clairs. Ils avancent toutefois quelques hypothèses retrouvées dans la littérature comme le fait que l'insulinothérapie peut contribuer à la pratique de régimes faisant perdre du poids puis en reprendre, ou encore que l’effet yo-yo peut entraîner des contraintes supplémentaires pour le cœur et contribuer à des lésions rénales et vasculaires.
Faute de pouvoir clarifier cette association, les auteurs de l’étude suggèrent en premier lieu de mettre en place des mesures permettant d’éviter l’effet yo-yo. « Les stratégies visant à réduire le poids chez les personnes atteintes de diabète de type 1 devraient se concentrer sur la promotion du maintien du poids à long terme, car la stabilité du poids peut avoir un impact positif sur les résultats en matière de santé. »
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