On le sait, le risque infectieux augmente avec l’âge, les personnes âgées fragiles ou dépendantes étant « non seulement plus à risque de contracter une infection mais aussi plus à risque de présenter des complications graves en cas d’infection », rappelle le Haut Conseil de la santé publique dans un avis consacré à la vaccination des personnes âgées.
Si la fragilité favorise l’infection, en retour, l’infection contribue à la fragilité, accroissant le risque de dépendance. « Outre le fait que la forme sévère de la pathologie infectieuse peut entraîner des complications d’organe, on constate un impact indirect important des infections, via l’hospitalisation et la perte musculaire, qui peuvent aussi être responsables de chutes, de fractures, reconnues elles-mêmes comme facteurs de dépendance et participant à la spirale du déclin », indique le Dr Anne Mosnier, généraliste et épidémiologiste. Ainsi, « le passage à la dépendance à la suite d’une infection est désormais reconnu comme un paramètre important, devant être intégré notamment dans les études sur le fardeau de la grippe ».
Dans ce contexte, parmi les leviers pour maintenir les personnes âgées les plus autonomes possibles, « la vaccination n’est pas en option », insiste le Dr Mosnier. Si la réponse aux vaccins diminue avec le grand âge, la mémoire immunitaire, quoique réduite par rapport à̀ celle de l’adulte jeune, persiste chez la personne âgée, ce qui explique l’efficacité des rappels. Pour les plus de 65 ans, les recommandations concernent huit valences en dehors du Covid (tétanos, diphtérie, poliomyélite, grippe saisonnière, zona, infections invasives à pneumocoque, coqueluche et hépatite A) et s’adressent, selon les cas, à tous les seniors ou à certaines situations particulières.
La plupart des couvertures vaccinales ne sont pourtant pas à la hauteur de ces enjeux de prévention, fluctuant, selon les données disponibles, de 52 % pour la grippe en 2019-2020 à moins de 10 % pour le zona.
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