Vaccination sous immunomodulateurs, les recos encouragent les vaccins inactivés

Publié le 14/09/2018
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Devant une pathologie auto-immune traitée par immunosuppresseurs, le dilemme est de protéger d’infections volontiers plus fréquentes et plus graves chez ces patients tout en tenant compte des différences dans la réponse immunologique.

Par rapport à 2011, la nouvelle version des recommandations de l’Eular diffère par l’implication du médecin dans l’évaluation précoce du statut vaccinal et la mise en place d’un programme individualisé. Elles intègrent de nouvelles données concernant la sécurité d’emploi de ces vaccins et l’impact des biothérapies sur la réponse thérapeutique. On considère que les vaccins inactivés peuvent être administrés en toute sécurité aux personnes sous immunomodulateurs. Pour une meilleure réponse vaccinale, l’Eular recommande de vacciner dès le diagnostic, lorsque la maladie est stabilisée, et d’attendre au moins deux à quatre semaines avant la mise en place d’un traitement immunomodulateur, même si cela n’est pas toujours possible. « En ce qui concerne les vaccins inactivés, l’Eular recommande fortement ceux contre l’Influenzae et le pneumocoque. La réaction immunologique serait moindre, mais ils ont fait la preuve de leur efficacité clinique », explique Ori Elkayam (Israël). Pour les autres vaccins inactivés, le DTpolio et l’Haemophilus influenzae doivent être pratiqués selon les recommandations nationales, de même que l’HPV. Les autres sont fonction des facteurs de risque : hépatite A, méningocoque ou typhoïde en cas de voyages dans des zones à risque, hépatite B chez les adultes à risque d’exposition.

Les vaccins vivants atténués sont contre-indiqués et ne doivent être administrés en Europe qu’après un arrêt de la biothérapie supérieur à cinq demi-vies (six mois pour le rituximab). Ils doivent être écartés pendant les six premiers mois de vie des enfants de mères traitées par biothérapie pendant la seconde moitié de la grossesse. Aux USA, les vaccins contre le VVZ (virus varicelle-zona) et le ROR sont admis lorsque le niveau d’immunodépression est faible. L’Eular insiste plus particulièrement sur les vaccinations de l’entourage et en particulier des nouveau-nés (à l’exception du vaccin oral contre la polio). Il est indispensable d’éviter le contact avec les couches d’un enfant vacciné contre le rotavirus et les personnes présentant des lésions cutanées après vaccin contre le VVZ.


Source : lequotidiendumedecin.fr