La visite du médecin à domicile du médecin généraliste, qui représentait 40 % des consultations en 1930, était devenue une rareté aux États-Unis. Elle effectue un retour en force ces derniers mois, portée par les applications pour smartphone développées par plusieurs sociétés.
Inspirés par l'exemple de SOS Médecins, deux entrepreneurs, le Français Gaspard de Dreuzy et le Suisse Philip Eytan, associés à un technicien mexicain virtuose, cofondateur d'Uber, Carlos Salazar, ont créé Pager, lancé en juillet 2014 à New York.
Cette application, téléchargeable et utilisable depuis un smartphone, permet de recevoir la visite d'un médecin chez soi dans les deux heures.
Pager, qui a levé depuis sa création 25 millions de dollars auprès d'investisseurs, a rapidement été comparé à Uber, pour la mise en relation entre particuliers et chauffeurs, Il s'agit d'une plateforme de triage qui peut mener à une consultation à domicile, mais aussi à une téléconsultation ou une visite aux urgences, selon le premier avis à distance d'un professionnel de santé.
« C'est du healthcare on demand (de la santé à la demande), explique Philip Eytan. On va trouver la bonne personne au moindre coût pour traiter ce que vous avez. »
Une visite moins coûteuse qu'un passage aux urgences
Au-delà du confort pour le patient, qui est soigné chez lui, la dimension financière entre en compte dans le succès de Pager. Le prix d'une visite ordinaire à domicile facturé par la plateforme, 200 dollars, peut paraître élevé. Il est toutefois bien inférieur à une visite aux urgences aux États-Unis, chiffré à 1 233 dollars (coût médian) selon une récente étude de l'Institut national de la santé (NIH).
Heal, une start-up californienne, a également lancé en février 2015 une application qui facture, elle, 99 dollars la visite ordinaire.
« Nous avons vu plus d'un millier de patients à ce jour et nous n'avons que très rarement dû envoyer l'un d'eux aux urgences », affirme le Dr Renee Dua, l'une des fondatrices de Heal, qui a déjà levé six millions de dollars.
À la différence de Pager, qui a passé un partenariat avec le géant de la santé Envision Health, Heal a choisi de bâtir lui-même son réseau de médecins.
Implanté dans quatre points de Californie, Heal prévoit de s'établir « dans 12 à 15 des principaux marchés » aux États-Unis « durant l'année qui vient », explique Renee Dua.
Déjà présent à New York et San Francisco, Pager entend, lui, « grossir dans d'autres États et d'autres grandes villes Las Vegas, Miami, Chicago et Washington, en 2016 », confie Philip Eytan.
Heal, comme Pager, a déjà passé des accords avec plusieurs réseaux de santé. Leurs adhérents pourront bénéficier de ce service à moindres frais, leur reste à charge étant bien moins élevé que pour une visite à l'hôpital.
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