« Cela fait maintenant plusieurs années que la pneumologie s’intéresse à l’irruption des objets connectés, notamment bien sûr via la télésurveillance dans l’apnée du sommeil. Il est évident que ces objets vont prendre, à l’avenir, une place de plus en plus importante dans le suivi des maladies chroniques respiratoires. Avec à la clé des conséquences sur l’organisation des soins mais aussi des enjeux médicaux, juridiques, éthiques », souligne le Pr Bruno Housset, président de la Fédération Française de Pneumologie (FFP).
L’objet connecté le plus connu en pneumologie est bien l’appareil de pression positive continu (PPC), qui permet d’assurer une télésurveillance des patients souffrant d’apnée du sommeil. « On a bien vu, avec l’apnée du sommeil, toute l’importance d’avoir un très bon dialogue avec les patients pour dissiper certains malentendus autour de la télésurveillance, qui doit être un outil d’amélioration de la qualité des soins », indique le Pr Housset.
À l’avenir, d’autres objets connectés pourraient faire leur apparition dans le champ de la santé respiratoire. « Il existe par exemple des projets de vêtements connectés qui pourraient permettre de recueillir et de transmettre certaines données respiratoires. Cela pourrait avoir un intérêt pour identifier une exacerbation très précoce chez un insuffisant respiratoire. On voit aussi se développer des applications pour smartphones ou des podomètres qui permettent de mesurer l’activité physique, de savoir par exemple le nombre de pas quotidiens que fait un individu. Là encore, cela pourrait être intéressant pour quantifier et fixer certains objectifs d’activité physique à des patients. On pourrait ainsi proposer à un insuffisant respiratoire d’essayer d’augmenter de 10 % son activité physique par rapport à la semaine précédente », indique le Pr Housset.
Mais le développement de cette technologie soulève aussi un certain nombre d’interrogations. « Il est bien évident que toutes les informations transmises par ces objets, ne peuvent pas arriver directement sur le smartphone du médecin et que celui-ci ne peut pas gérer seul l’interprétation de ces données. Il faut nécessairement des structures intermédiaires pour assurer le tri et la gestion des alarmes. Une autre question concerne la valeur juridique des données transmises par ces objets : qui les reçoit ? Qui répond à l’alerte et comment ? Il faudra évidemment apporter des réponses claires », souligne le Pr Housset, en évoquant enfin les enjeux éthiques. « La question de la confidentialité de ces données personnelles, et leur protection, est aussi un sujet crucial ».
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