En 2015, le ministère de la Santé lançait une expérimentation de téléconsultations ou de télé-expertise pour le suivi des plaies chroniques et/ou complexes, dont l’objectif était de faciliter l’accès aux spécialistes dans les déserts médicaux pour améliorant la prise en charge des plaies tout en diminuant les déplacements.
En 2016, il fixait par arrêté les conditions pour être médecin expert habilité à exercer une téléconsultation. Les dermatologues n’avaient pas attendu 2015, et dès 2011, Domoplaies en Basse-Normandie et Languedoc Roussillon reliait grâce à une tablette ou un smartphone les requérants intervenants auprès des patients à des médecins experts. En Occitanie, même principe entre médecins externes et spécialistes du centre de plaies et cicatrisation de la clinique Pasteur, grâce aux web conférences.
Expériences et technologies multiples
En Nouvelle Aquitaine, c’est un chariot de télémédecine mobile qui reliait EHPAD et centre expert, pour orienter tant le traitement médical que les soins des infirmier(e)s diplômés d'État (IDE). Dans d’autres sites, les solutions plus simples sont déployées. En pays de Loire avec Telemed’Confluent ou Télécical dans le Grand-Est, médecins libéraux ou IDE obtiennent l’aide de l’expert grâce à un simple envoi de photos ou vidéos. Au pays basque espagnol, l’application EUREKA utilise un algorithme d’aide au diagnostic préconisant le meilleur protocole tout en enrichissant une base de données.
Dans tous les cas, un bénéfice direct ou indirect
Grâce à Domoplaies, plusieurs études médico-économiques ont été possibles, comparant les différentes pratiques entre elles (classique, réseau dédié ou télémédecine). Une première sur un groupe de 538 personnes a montré que le nombre de consultations auprès de médecins généralistes, d’examens biologiques et de transport est nettement réduit. La Caisse nationale d'Assurance-maladie (CNAM), a mené sa propre étude (RAMES) qui concluait à un coût journalier par patient nettement inférieur avec la prise en charge en réseau dédié et encore plus faible avec une prise en charge par télémédecine. Une autre étude randomisée de 153 patients comparait trois groupes de prise en charge, soit par télémédecine, soit avec une experte du réseau envoyée sur place ou enfin avec une consultation auprès de l’expert et un suivi classique à la maison. Dans cette dernière étude où l’objectif visé était la fermeture complète des plaies, il n’y a pas de différences significatives, sauf en termes de coûts de transport. Au-delà des économies réalisées, les études montrent souvent un bénéfice en termes de formation des intervenants et de coordination des soins. Mais toutes ces initiatives restent très encadrées par la Société française et francophone des plaies et cicatrisations (SFFPC) qui a élaboré des recommandations tant sur les contenus que sur les techniques.
Le livre blanc publié par le collectif e-santé Plaies et Cicatrisation est consultable sur le site de la SFFPC.
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