Et si le remède à la saturation des urgences était à trouver dans l'IA ? Plusieurs applications proposent déjà des solutions pour anticiper les pics d'activité et fluidifier le parcours des malades à l'hôpital.
L'enjeu est connu : 21,4 millions de passages aux urgences ont été recensés en 2017, un nouveau record. Pour éviter la congestion, certains hôpitaux ont recours aux algorithmes. Au grand hôpital de l'est francilien (GHEF), les urgences du site de Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne) utilisent depuis septembre 2018 l'application MedUSE développée par la start-up Redefine Strategy. En croisant les données médicales des quelque 76 000 malades qui fréquentent le service chaque année avec d'autres facteurs comme la météorologie, le système parvient à prédire les pics de patients pour des pathologies respiratoires. « Nous arrivons à des résultats fiables à 80 % jusqu'à dix jours à l'avance », assure le Dr Omar Belkhodja, chef du pôle urgences du GHEF, qui mise sur cet outil pour « régler le problème des ressources humaines, notamment lors des épidémies hivernales ».
Selon Jean-François Gourdin, responsable de l'offre santé chez SAS France, « la prévision des flux est très difficile et souvent pas très fiable ». Son entreprise parie sur un autre usage de l'IA aux urgences. Il s'agit d'un algorithme qui, au lieu de prédire les entrées, analyse et traite les données médicales des patients dès leur arrivée aux urgences afin de mettre à disposition des personnels une cartographie en temps réel de leur salle d'attente. « Cela permet de libérer du temps humain dans la recherche de lits d'aval et de fluidifier les parcours », argumente Jean-François Gourdin. Le dispositif est en phase de test aux CHU de Nice et d'Amiens.
Pour Cyrille Politi, pilote de la mission IA au sein de la Fédération hospitalière de France (FHF), les deux approches (amont, aval) sont complémentaires. « Tout dépend des besoins des établissements », tranche-t-il. Mais la FHF encourage les hôpitaux à sauter le pas…
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