Une nouvelle étude d'Odoxa* aborde la question hospitalière sous plusieurs angles, en s'interrogeant notamment sur l'actualité sociale et la place du numérique dans les établissements.
Consultés avant la journée de mobilisation nationale du 22 mars dans la fonction publique, 87 % des personnels hospitaliers ont déclaré « soutenir » ce mouvement de contestation aux réformes gouvernementales – 28 % ont prévu d'y participer et 59 % n'ont pas l'intention d'y participer mais ont de la sympathie pour ce mouvement.
75 % des personnels hospitaliers constatent (comme 65 % des médecins, 90 % des directeurs d’hôpitaux et 50 % des Français interrogés dans un précédent sondage) que le parcours de soins des patients ne se déroule pas « de façon satisfaisante ».
Les agents croient aux bénéfices de la santé numérique de façon globale. Deux personnels sur trois (62 %) considèrent que le digital améliorera l'observance par les patients de leurs traitements et prescriptions. 57 % pensent aussi que cela sera positif pour la coopération interprofessionnelle entre soignants et 48 % y voient un point positif pour la qualité des soins en France.
Un parfum de science fiction
En revanche, leur regard est plus mitigé sur les bénéfices de la santé numérique sur leur pratique quotidienne. La moitié (51 %) des personnels estiment même que le développement des nouvelles technologies et du numérique leur fera perdre du temps. Dans la même veine, 56 % des personnels jugent que l'essor du numérique ne leur permettra pas de prendre des décisions thérapeutiques « plus sereines et plus éclairées ». Dans un précédent sondage, 71 % des médecins (uniquement) pensaient au contraire que le digital ferait gagner du temps au personnel soignant.
Finalement, le digital reste pour les personnels « au stade de la science-fiction », indique Odoxa. Ils sont encore une minorité à travailler dans un hôpital ou le rendez-vous se fait en ligne (26 %), qui dispose de bornes d’accueil interactives pour les patients (17 %) ou qui transmet via Internet à ses derniers des questionnaires pré et postopératoires (14 %). L'accès au DMP (13 %), les pré-admissions en ligne (12 %), le suivi et l'accompagnement par applis dédiés (9 %), SMS et chatbot (8 %), ou la fluidification du parcours de soins par géolocalisation (6 %) sont encore embryonnaires.
* Baromètre « Le carnet de santé des Français et des personnels hospitaliers » pour la MNH, réalisé selon la méthode des quotas en mars par Internet auprès de 1018 Français et de 820 adhérents de la MNH (actionnaire du « Quotidien »), dont 569 soignants et 251 non soignants
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