Devant la hausse du nombre d'agressions de praticiens (968 incidents déclarés en France en 2016 dont 161 à Paris, petite et grande couronne) le conseil régional de l'Ordre des médecins (CROM) d'Ile-de-France a décidé de riposter.
Il a pris contact avec Reporty, plateforme de services basée à Tel-Aviv (Israël), qui propose une solution d'appels de secours pour les médecins victimes d'incivilités ou d'agressions. Lors d'une récente réunion à Paris, la société a présenté son service devant une dizaine de référents sécurité des conseils départementaux de l'Ordre francilien.
Le système développé depuis un an et demi repose sur deux outils : un bouton silencieux que le praticien peut porter dans une poche et un smartphone. « Lorsqu'il s'estime victime d'une incivilité, le médecin presse le bouton quelques secondes et cela envoie immédiatement une alerte au centre d'appel », explique Marc Gosparini, responsable de L Conseils, société spécialisée en sécurité et représentant de Reporty en France. Sur les écrans du centre s'affichent l'identité du médecin, sa géolocalisation, la vidéo diffusée grâce à la caméra de son smartphone. Le son de la conversation est diffusé. Le téléphone du praticien, lui, reste en veille pour ne pas éveiller les soupçons. « En cas d'incident, le centre de réception, qui pourra être la police ou le centre 15, pourra savoir ce qui se passe, voir, entendre et décider s'il faut intervenir ou non », explique le Dr Jean-Claude Zérat, vice-président de l'Ordre d'Ile-de-France, en charge de la sécurité.
Cet outil peut être utilisé au cabinet mais aussi en visite ou à l'hôpital. Reporty travaille à affiner la géolocalisation pour permettre (grâce à la 3D) de déterminer précisément à quel étage d'un bâtiment a été déclenché l'appel.
Déjà utilisé par les pompiers et les policiers à Atlanta, mais aussi par la Croix-Rouge israélienne, ce système a séduit les praticiens présents à la simulation. « Ce système permet à chacun d'être acteur de sa sécurité », estime l'un des référents ordinaux.
Son coût ne devrait pas excéder une dizaine d'euros par utilisateur et par an, explique Marc Gosparini ; mais en dessous de 20 000 utilisateurs au niveau national, le système ne sera pas mis en place. L'Ordre d'Ile-de-France recherche des financements auprès du conseil régional et se dit prêt à mettre aussi la main à la poche.
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