À quoi ressemblera le cabinet du futur ?

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Publié le 14/01/2022
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Fondée il y a un an, la Maison de l’innovation de la médecine spécialisée (Mims) entend promouvoir le « cabinet 2030 », sous la houlette de la Csmf. Un lieu futuriste qui mêle innovations technos, qualité de vie et changements organisationnels.

En octobre 2022 s'ouvrira dans le XVIIe arrondissement de Paris la version « témoin » du cabinet médical du futur.

Bourré de solutions digitales, ce « cabinet 2030 » a germé dans l’esprit des fondateurs de la Maison de l’innovation de la médecine spécialisée (Mims). Une association – hébergée dans les locaux de la CSMF – qui réunit médecins et entrepreneurs autour de partenaires solides, à l’instar de Doctolib, Medaviz ou Sanofi. « Le cabinet 2030 est la figure de proue de la Mims, le symbole de l’innovation en médecine », se réjouit le Dr Stéphane Landais, vice-président de la Mims. Objectif : « soigner mieux, soigner plus, tout en améliorant la qualité de vie des médecins », souligne le Dr Landais. Le prototype servira à certifier les cabinets des praticiens qui le souhaitent, avec l'obligation de respecter des valeurs comme l’écoresponsabilité « qui n’est plus une option ».

Ce lieu d'exercice prospectif n’est pas un moule figé. « Nous préférons le sur-mesure au prêt-à-porter », sourit le vice-président de l’association. Le cabinet 2030 entend s’adapter aux besoins des territoires, avec des organisations mixtes entre spécialités par exemple. Trois autres prototypes devraient naître en région : dans les Yvelines, à Poitiers et dans l’Allier.

Les fondateurs entendent adapter l’exercice aux mutations de la médecine libérale. « L’idée est de passer du médecin de famille au cabinet de famille », avance le Dr Stéphane Landais. Le cabinet médical deviendra une entreprise qui se lègue. « Le problème aujourd’hui, c’est que le médecin ne vend plus sa patientèle et l’investissement moyen en France dans un cabinet médical est de 1 %, poursuit le Dr Landais. Nous souhaitons que le cabinet 2030 soit une entreprise qui se vend. « Ce cabinet aura une valeur, le médecin aura investi dans des innovations, il faut qu’il ait une plus-value en arrêtant son activité », abonde Olivier Colin, président de la Mims.

La qualité de vie est une priorité de ce projet. « Les jeunes n’ont plus forcément vocation à travailler autant, il faudra aussi imaginer des modes de rémunérations différents », imagine le Dr Landais. L’association réfléchit à de nouveaux relais de financement, basés sur les complémentaires ou des partenaires privés. « Tout ne se résoudra pas par l’augmentation du C », insiste le vice-président de la Mims. Pour chouchouter les médecins, Olivier Colin imagine même un « guichet unique autour de la vie privée du praticien ». Garde d’enfant, ménage, cours de sport… « On peut intégrer ces services au cabinet 2030, un peu comme pour les sportifs de haut niveau », suggère-t-il. Il reste 10 mois aux équipes de la Mims pour peaufiner l’exercice du futur.

Léa Galanopoulo

Source : Le Quotidien du médecin