Pour renforcer l’accès aux soins, le gouvernement italien a instauré la fonction d’infirmier de famille dans le décret « Relance », vaste plan de 260 articles qui organise la reprise économique du pays, miné par la crise sanitaire.
Une première enveloppe d’1,3 milliard d'euros doit accompagner cette opération, ainsi que la réorganisation de la veille sanitaire et le renforcement des soins à domicile confiés aux régions.
En pratique, ces infirmiers traitants seront insérés dans les équipes médicales chargées des premiers soins. Ils devront principalement garantir le suivi des soins à domicile et par téléphone afin d'éviter la saturation du système hospitalier, ainsi que la communication avec les assurés en collaboration avec les généralistes agréés par la Sécurité sociale italienne et les services régionaux. « En fait, ces paramédicaux épauleront les généralistes qui ne peuvent pas être le seul point de repère des Italiens » dans le système de santé, résume la Fédération nationale des infirmiers.
Pour le Dr Paola Pedrini, généraliste à Bergame (Lombardie) et secrétaire régionale de la Fédération italienne des médecins généralistes (FIMMG), cette délégation de tâches « est une bonne idée à condition que les paramédicaux soient bien encadrés ». « Le système n’a pas besoin d’une nouvelle catégorie de dirigeants comme le proposent certains infirmiers, c'est-à-dire des personnes assises derrière un bureau. Les généralistes ont besoin d’un soutien, pas d’employés », insiste-t-elle.
Pour ce médecin, les nouveaux infirmiers de famille devront établir un rapport de confiance avec les généralistes et leurs patients, avec lesquels ils travailleront au coude-à-coude. « De nombreux généralistes, notamment en Lombardie, ont déjà une infirmière dans leur cabinet. Mais le rôle du paramédical de famille sera différent puisqu’il devra aussi assurer le suivi des patients à domicile. Il va donc falloir bien définir les rôles de chacun », explique le Dr Pedrini.
Travail en équipe
Le gouvernement prévoit la création d’un réseau de huit infirmiers de famille pour 50 000 habitants et quelque 9 600 recrutements à ce titre d’ici l’an prochain. « Selon nos estimations, le pays aurait besoin de 21 000 paramédicaux, soit un infirmier de famille pour 3 000 habitants, mais chaque région devra fixer les effectifs en fonction de ses exigences », estime Nicola Draoli, membre du comité central de l'Ordre des infirmiers (FNOPI).
Au niveau contractuel, le flou demeure et les généralistes s’interrogent. « Il faut avant tout penser à former les infirmiers de famille qui devront travailler en équipe avec le généraliste, insiste le Dr Fiorenzo Corti, généraliste en charge de la communication de la FIMMG. Mais comment seront-ils encadrés ? Et rémunérés par qui ? ».
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