Médicament, compétitivité : les vœux offensifs du nouveau patron du LEEM

Publié le 31/01/2013
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Crédit photo : DR

Pour ses premiers vœux à la presse en tant que président du LEEM (Les Entreprises du Médicament), Hervé Gisserot a voulu imprimer sa marque. C’est aux pouvoirs publics qu’il a réservé ses coups les plus rudes.

Évoquant le médicament Diane 35, Hervé Gisserot a précisé que tout produit de santé est la résultante d’un fragile équilibre de sa balance bénéfice/risque.

« Cette réalité est vécue sereinement dans de nombreux pays », a-t-il souligné, regrettant qu’en France, « un malaise profond continue à dominer le débat » et que « chaque interrogation sur un médicament se transforme en réquisitoire ». Pierre dans le jardin des médias, il a regretté que l’annonce des 4 décès liés à la prise de ce médicament n’ait pas été « remise en perspective » avec sa durée d’utilisation de 25 ans.

Perte du leadership européen

Les pouvoirs publics en ont pris aussi pour leur grade. Rappelant que les industriels du médicament avaient besoin de lisibilité et de cohérence, il a procédé à une attaque en règle des politiques menées depuis des années. « L’État prétend relancer la politique industrielle de la France, attaque-t-il, mais il organise dans le même temps la contraction du marché. Il souhaite encourager le rayonnement scientifique de la France, mais il bannit les congrès médicaux par une fiscalité totalement dissuasive. »

Autre sujet qui fâche, celui de la place de l’industrie française du médicament en Europe. « La France s’est laissée décrocher », assure-t-il, « à force de déployer des dispositions purement franco-françaises qui se traduisent par des pertes de compétitivité ». Le nombre de dossiers d’AMM (autorisation de mise sur le marché) dont la France est rapporteur en est pour lui l’illustration. Alors que l’Hexagone se situait il y a quelques années juste derrière le Royaume-Uni, « il se place aujourd’hui au niveau de Malte ou de Chypre ».

Comparant la saison où se discutent les PLFSS à un « automne meurtrier », Hervé Gisserot a appelé les pouvoirs publics à conclure avec le LEEM un « contrat de mandature », pour arriver à replacer l’industrie du médicament dans « un cadre économique soutenable ».

 H.S.R.

Source : lequotidiendumedecin.fr