En 2015, plus de 624 500 accidents sur le lieu de travail ont entraîné un arrêt de travail ou une incapacité pour les 18,6 millions de salariés couverts, soit 33,9 accidents pour 1 000 salariés.
Ce nombre est en baisse de 0,3 % par rapport à 2014 et au plus bas depuis 70 ans. C'est ce que révèle la branche risques professionnels de l'assurance-maladie, qui a présenté ce mardi un rapport sur les accidents et les maladies professionnelles.
Ces accidents du travail, qui représentent 39 millions de journées de travail « perdues » et 3,6 milliards d'euros, sont en baisse continue dans l'intérim, dans le BTP (- 2,6 % par rapport à 2014, malgré une sinistralité de 62 accidents pour 1 000 salariés) et dans certains secteurs de l'industrie comme la chimie (- 2,5 %).
En revanche, dans le secteur des services à la personne, ils ont bondi de 3,4 %, avec une moyenne de 93 accidents du travail pour 1 000 salariés. Ils sont principalement liés à la manutention de personnes et à des chutes.
Les accidents de trajet, eux, connaissent une stabilisation récente. L'Assurance-maladie en a recensé 87 800 en 2015, soit 734 millions d'euros en moins pour les entreprises. La majorité de ces accidents sont causés par la perte de contrôle du moyen de transport.
Enfin sur les maladies professionnelles, 51 000 ont entraîné un arrêt de travail ou une incapacité permanente. Plus de 87 % d'entre elles sont des troubles musculo-squelettiques (douleurs articulaires, tendinites, lombalgies, syndrome du canal carpien…) et 7 % sont liées à l'amiante. En 2015, 381 décès ont été imputés à ces maladies professionnelles.
Peu de maladies professionnelles reconnues en Allemagne
Toutes ces données de l'Assurance-maladie ont été comparées avec l'Allemagne, où l'on dénombre 23,3 accidents du travail pour 1 000 salariés. Un chiffre plus faible qu'en France et qui est en baisse dans les mêmes proportions.
Les accidents de trajet sont également en baisse outre-Rhin, mais ils sont cependant plus importants (45 pour 1 000 contre 39 pour 1 000 en France). Une différence qui s'explique par le taux élevé d'emplois à temps partiel en Allemagne, où les salariés cumulent parfois plusieurs jobs et font donc plus de trajets professionnels.
Enfin les maladies professionnelles sont cinq fois moins reconnues en Allemagne, alors qu'en France on reconnaît 42,6 maladies pour 1 000 assurés. Cette différence est liée aux critères assurantiels de reconnaissance.
En Allemagne, l'examen est fait au cas par cas, avec un taux de rejet élevé, et la priorité est donnée à la réadaptation du poste de travail avant l'indemnisation. Il est aussi nécessaire d'avoir un taux minimum d'incapacité (20 %) pour y avoir le droit.
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