La hausse des contaminations, qualifiée de « fulgurante » par le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, va se traduire par un « impact important » sur les établissements de santé d’ici à la fin de l’année, a alerté le Pr Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, lors d'un colloque organisé par l'Ordre des pharmaciens à Paris.
« La vraie vague de variant Delta arrive, c'est la cinquième vague », a-t-il jugé, alors que le Conseil scientifique estime dans son dernier avis que ce variant « a un niveau de transmission nettement plus élevé que la variant Alpha, mais qui demeure sensible à "l’efficacité vaccinale" ».
Selon le dernier bulletin de Santé publique France, la circulation du Sars-CoV-2 s’intensifie sur le territoire métropolitain, avec un taux d’incidence corrigé, en semaine 45 (du 8 au 14 novembre) dépassant 100 cas pour 100 000 habitants dans 61 départements. En Outre-mer, la situation reste « préoccupante » à la Réunion avec un taux d’incidence corrigé en augmentation depuis 3 semaines, atteignant 195 cas pour 100 000 habitants.
Des « semaines pas faciles, autour de Noël »
En conséquence, « l’augmentation des nouvelles hospitalisations s’est confirmée », observe SPF. Le président du Conseil scientifique prévient qu’on pourrait « monter jusqu’à 1 000, voire 1 500 hospitalisations par jour », et ce « pendant plusieurs semaines ». Plus élevé que fin août, où environ 900 hospitalisations étaient enregistrées en moyenne chaque semaine, le pic de la 5e vague serait « beaucoup plus limité » que celui de la 3e, a-t-il prédit.
L’impact sur le système de soins va être « marqué à partir de décembre 2021 pour une période dont la durée est difficile à prévoir », avertit le dernier avis du Conseil scientifique, annonçant la publication « dans les jours qui viennent » d'une modélisation actualisée de l’Institut Pasteur, prenant en compte la perte d’efficacité vaccinale après 6 mois, en particulier chez les sujets les plus âgés.
La semaine précédente, le Pr Delfraissy assurait que le système de soins aurait « probablement la capacité » de faire face à cette nouvelle vague, mais annonçait le 22 novembre « des semaines pas faciles, autour de Noël » pour les soignants.
Face à la dégradation de la situation épidémique, « le vaccin ne suffira pas, il va falloir remettre des restrictions », a-t-il avancé, évoquant une intégration plus précoce que prévu de la troisième dose au passe sanitaire pour les personnes de plus de 65 ans. Cette mesure, prévue pour le 15 décembre, pourrait s'appliquer « dès le milieu de la semaine prochaine », a-t-il indiqué.
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