Jamais deux sans trois ? Ce troisième confinement pourrait incliner à la fatalité. Le président préfère pour sa part afficher volontarisme et ténacité. Quoiqu’ayant perdu son pari initial (attendre sans reconfiner), Emmanuel Macron a donc lancé à la population et aux médecins un nouveau défi : vacciner à tour de bras pour pouvoir rouvrir bientôt (?) les salles de cinéma et les brasseries. Bref, revenir à une vie normale avant l’été. Pour l'heure, cette nouvelle vague incite pourtant surtout à l’humilité. Nul ne sait au juste comment les choses se passeront dans les semaines à venir. L’intendance suivra-t-elle sur les vaccins ? Les variants vont-ils remettre en cause la protection escomptée ? Les Français vont-ils jouer le jeu de la prophylaxie sans arrière-pensée ? Réussira-t-on à mobiliser un maximum de soignants pour les injections ? Et en attendant, arrivera-t-on à ouvrir quelques milliers de lits de réa supplémentaires pour passer le pic, sans trop de dégâts ni éthiques, ni humains ?
C’est à ces aléas que les décideurs, et aussi les médecins, vont devoir encore une fois s’accoutumer. Mais l’urgence ne doit pas occulter la réflexion sur la suite. Cette pandémie aura remis en cause en peu de temps bien des certitudes, y compris vues du cabinet médical ou du service hospitalier. Un bouleversement qui laissera à coup sûr des traces et nécessitera des adaptations pour le monde du soin, une fois passé la phase aiguë de la crise. Demain, c’est toute une organisation qu’il faudra adapter face au retour d’un péril infectieux que l’on croyait derrière nous. Et la prise en charge des patients sera sans doute à réinventer face à des virus émergents pour lesquels on ne dispose pas de solution thérapeutique dédiée. Autre casse-tête : l’adaptation des capacités des établissements à la réponse aux alertes sanitaires. Ou la réactivité de structures de santé très diverses dans leur fonctionnement afin de protéger efficacement la majeure partie de la population en cas de nouvelle pandémie.
Pour répondre à ces nouveaux enjeux, il va falloir rebattre les cartes au sein du système de santé. À l’évidence, le monde d’après donnera naissance à des modes de fonctionnement très différents de ceux que nous connaissons. Ça pourrait intervenir assez vite. Après les élections aux URPS, les négociations vont désormais reprendre avec l’Assurance-maladie : elles devraient tracer les contours d’une médecine libérale plus collective, plus coordonnée et plus digitale. À l’hôpital, toute la réforme de la gouvernance prévue par le Ségur reste par ailleurs à concrétiser pour apporter souplesse, décloisonnement et réactivité. Il y a du pain sur la planche pour penser l’avenir de la santé post-Covid.
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