MG France tape du poing sur la table. Le premier syndicat de généralistes fait savoir son mécontentement face aux procédures de contrôles de l'assurance-maladie des arrêts de travail prescrits par des médecins généralistes.
Celles-ci « se multiplient en région depuis des mois », selon MG France, qui indique que l’assurance maladie ne s’intéresse « ni aux motifs, ni même au fait que ces arrêts sont parfois déjà validés par le médecin-conseil pour ceux de longue durée (cancer, dépression sévère) ».
« L'arrêt de travail fait partie de l’arsenal thérapeutique du médecin, et est un outil indispensable dans un monde professionnel dur, fait valoir le Dr Claude Leicher, président de MG France. Avec ce type de contrôles, l'assurance-maladie ne s'intéresse pas du tout à la patientèle du médecin, mais uniquement à un tableau statistique, avec des objectifs à ne pas dépasser. »
Ces contrôles rajoutent « une pression supplémentaire à des médecins qui sont déjà surbookés », regrette le Dr Leicher. Selon lui, dans la région Rhône-Alpes, 1 200 médecins sur les 5 000 qui y exercent auraient reçu un courrier questionnant leurs pratiques.
16000 médecins « accompagnés » en 2015
Le chef de file des généralistes demande donc que les pouvoirs publics tranchent. « Soit ils continuent à demander aux médecins de gérer cet acquis social et les délivrent de cette pression injuste, soit ils décident de confier cette tâche aux médecins-conseils des caisses », explique-t-il. Et d'ajouter qu'en l'absence de décision formelle, « MG France proposera aux médecins de se protéger en demandant systématiquement au médecin-conseil d’examiner chaque patient dès que la durée d'un arrêt excède une semaine ».
Dans son dernier rapport « Charges et produits », sa feuille de route pour 2018, l'assurance-maladie, indique vouloir économiser 100 millions d'euros sur les indemnités journalières. Elle a déjà renforcé en 2015 l'accompagnement des médecins prescrivant beaucoup d'arrêts par rapport à leurs confrères locaux, via des entretiens avec les médecins-conseils.
Plus de 16 000 généralistes ont ainsi été « accompagnés », les procédures de mise sous objectif ne concernant qu'un nombre marginal de praticiens (environ 500 en 2015, selon l'assurance-maladie). En 2015, 7,9 millions d'arrêts ont été remboursés dont 6,9 millions au titre de la maladie, pour un montant total de près de 9 milliards d'euros.
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