Pris à partie ce jeudi par des soignants du CHU de Rouen à l'occasion d'une visite consacrée au dépistage précoce de l'autisme au CHU de Rouen, Emmanuel Macron a promis de prochaines « décisions très importantes », qu'il annoncera « d'ici l'été », pour améliorer la situation dans les hôpitaux.
Comme le montre la vidéo de nos confrères de « France Info » sur Twitter, l'échange était crispé entre le personnel hospitalier et le chef de l'État.
Discussion tendue entre Emmanuel Macron et des soignantes du CHU de Rouenhttps://t.co/9nH0xx4r6W pic.twitter.com/VSUoK5TzjY
— franceinfo (@franceinfo) 5 avril 2018
Quelques minutes plus tôt, il avait été interpellé par deux infirmières qui protestaient contre la baisse des moyens des hôpitaux.
« Il y a 3-4 % d'augmentation de croissance d'activité et – 2 % de budget pour la santé cette année », a critiqué l'une.
« L'activité des hôpitaux en France a baissé de 2 % alors qu'on augmente les budgets », a rétorqué la ministre de la Santé Agnès Buzyn.
« Ce n'est pas vrai, il n'y a pas moins d'activité, y a des patients qu'on peut pas suivre », s'est indignée l'infirmière.
« Les budgets sont en hausse », est intervenu le chef de l'État. « Je peux vous le dire les yeux dans les yeux, j'assume ces choix ». « Mais ce serait faux de dire qu'on peut dépenser l'argent, comme ça, sans regarder. Il faut le dépenser intelligemment et efficacement », a-t-il ajouté.
Manque de personnels
« Des postes, des postes, parce qu'on manque de personnel ! », s'est écriée l'autre infirmière.
« Il y a des catégories de postes où il faut le faire [...] et des réorganisations à faire », a concédé le président. Ce à quoi l'infirmière a craint que « les réorganisations, c'est des fermetures et des suppressions de postes ».
« Non, on en est loin aujourd'hui », dément Emmanuel Macron, ajoutant : « vous parlez, je vous écoute, et j'ai la courtoisie, alors que vous ne m'avez pas serré la main, de vous répondre et de parler avec vous ». « Moi, je ne vous serrerai pas la main, pour moi vous êtes… » « Non parce que moi je suis courtois », la coupe Emmanuel Macron, « vous non ! ».
Devant les journalistes, il a ensuite livré quelques éléments du prochain plan sur les hôpitaux prévu cet été.
« Le tarif à l'activité a montré ses limites, on souhaite l'abandonner. On doit répondre à ces situations critiques. Nous serons au rendez-vous », a-t-il assuré, rappelant que le gouvernement a lancé cet automne des « états généraux de l'hôpital ».
« Nous déciderons des investissements nécessaires mais cela impose aussi de se réorganiser », a-t-il dit à l'issue de la visite.
Un peu plus tard dans la journée, plusieurs dizaines de personnes ont manifesté devant le CHU de Rouen.
#Rouen les manifestants attendent @EmmanuelMacron devant le #CHURouen pic.twitter.com/K9CKvra8xI
— France 3 Normandie (@F3htenormandie) 5 avril 2018
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes