« Ma région n’est pas riche, je ne suis pas l’État, mais dans les domaines où il y a carence, cela vaut la peine de faire de la santé une réelle priorité régionale ! » Xavier Bertrand, président (LR) du conseil du Nord-Pas-de-Calais-Picardie, juge incontournable le rôle des régions pour engager des actions concrètes lorsque des indicateurs de santé sont préoccupants.
L’ancien ministre de la Santé a affirmé cette conviction, partagée par d'autres élus, lors de la Paris Healthcare week, salon majeur de l'hôpital et du médico-social. « L'argent ne coulera plus jamais à flot au niveau de l’État, a-t-il expliqué. Les régions sont prêtes à investir davantage dans le système de santé à condition de l’organiser, de discuter et de passer un vrai contrat de partenariat pour régler les questions concernant les personnels, les équipements et les nouvelles priorités. »
Parmi les priorités de santé publique, justement, figurent à ses yeux le cancer, le diabète et les maladies cardio-vasculaires mais pas seulement. « J’identifie un sujet sur lequel les moyens vont manquer, les maladies neurodégénératives, qui angoissent nos concitoyens, et où la réponse publique ne sera pas à la hauteur », prédit Xavier Bertrand, qui doute des marges de manœuvre des agences régionales de santé (ARS), « technostructures qui dépendent de la bonne volonté des directeurs ».
Élus concernés par les coopérations hospitalières
Dans le même esprit mais pas dans le même camp, François Bonneau, président socialiste du conseil régional du Centre-Val de Loire, multiplie lui aussi les initiatives dans le champ sanitaire. L’an dernier, sa région a apporté 10 millions d'euros (sur les 12 nécessaires) pour l’extension du CHU de Tours et la construction d'amphithéâtres supplémentaires. Et pas question de s'arrêter là. L'élu PS se dit prêt à débloquer des aides ponctuelles pour l’achat d’équipements lourds. Et avec l'ARS, la région contribue au déploiement d’une soixantaine de maisons pluridisciplinaires. « Le problème central reste celui des urgences, qui impose de repenser la médecine de premier recours », poursuit François Bonneau.
Ces actions à l'initiative des régions ne surprennent pas Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF). « Lorsque la loi Bachelot ne faisait plus du maire le président de droit des conseils d’administration, nous avons d’abord cru que les élus allaient se désintéresser des questions hospitalières », se souvient-il. Mais c'est l’inverse qui s'est produit. « La territorialisation croissante des problèmes de santé – coopérations, mutualisations – impose un dialogue entre tous les acteurs, constate-t-il. La santé fait partie des questions d’avenir qui inquiètent nos concitoyens et tous les élus doivent aussi y répondre, inévitablement ».
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