Quatre médecins généralistes de Romillé (Ille-et-Vilaine) qui cotent le C à 25 euros depuis début 2016 étaient entendus jeudi dernier, en commission paritaire locale (CPL), à la caisse primaire d'assurance-maladie de Rennes. Ils encourent six mois de non-prise en charge de leurs cotisations sociales. La directrice de la CPAM, Claudine Quéric, doit décider dans les semaines à venir si elle applique ou non cette sanction.
LE QUOTIDIEN : Pourquoi avoir été jusqu'au bout de la procédure à l'encontre des médecins de Romillé, alors que le tarif de la consultation médicale doit passer à 25 euros dès le 1er mai ?
CLAUDINE QUÉRIC : Nous avions alerté les médecins que s'ils ne changeaient pas leurs pratiques tarifaires, nous irions au bout de cette procédure disciplinaire prévue dans la convention. Les quatre médecins de Romillé n'ayant pas modifié leur cotation [à l'exception d'une cinquième généraliste qui a cessé de coter le C à 25 euros, NDLR], ils m'ont en quelque sorte contrainte à les convoquer en commission paritaire. Je ne l'ai pas fait de gaîté de cœur ! Nous aurions grandement perdu en crédibilité si nous avions abandonné. Qu'auraient pensé les professionnels de santé qui sont dans les clous et respectent les tarifs conventionnels ?
D'autres médecins du département sont-ils engagés dans une contestation tarifaire de ce genre ?
Non, aucun praticien ou cabinet n'a les caractéristiques des généralistes de Romillé, qui se distinguent dans l'Ille-et-Vilaine, mais aussi dans la région bretonne. Cela est presque une étrangeté car la Bretagne compte peu de praticiens installés en secteur II, il y a donc peu de dépassements. Même si je n'ai reçu qu'une seule lettre de patient sur ce sujet, ces médecins se remarquent par leur atypisme. Je le regrette, comme d'autres professionnels de santé locaux.
Regrettez-vous l'ampleur prise par cette affaire au cours des derniers mois ?
J'ai été affectée par le choix de la médiatisation qu'ont fait certains syndicats. Je souhaite qu'il y ait une volonté d'apaisement désormais, et que cesse cette agitation. Lors de l'audition des médecins en commission paritaire locale, nous avons eu beaucoup d'échanges sur les difficultés d'exercice, les déserts médicaux. Il y a eu un vrai dialogue. Je ne suis pas du tout une va-t-en-guerre, et finalement cette surenchère est dommageable et nuit au partenariat entre les médecins et l'assurance-maladie. J'espère désormais que les choses vont se dérouler plus sereinement ; ma décision ne sera de toute façon pas prise sans éclairage.
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