L'InterSyndicat national des chefs de clinique et assistants (ISNCCA) veut faire bouger les lignes, et vite.
La structure vient de transmettre à la direction générale de l'offre de soins (DGOS) une liste de doléances émanant des jeunes médecins. « Nous avons présenté plusieurs situations problématiques, incohérences et remontées du terrain qui interrogent mais nous sommes très déçus de l'échange », souligne le Dr Emanuel Loeb, président de l'ISNCCA.
Premier dossier : l'indemnité d'engagement de service public exclusif (IESPE). Cette prime permet aux chefs de clinique (CCA) et assistants des hôpitaux (AS) de percevoir un bonus mensuel de 490 euros s'ils s'engagent à ne pas pratiquer d'activité libérale pendant leur contrat. Toutefois, en cas de congés pour remplacement en ville, la loi autorise les seuls chefs de clinique à conserver cette indemnité, contrairement aux assistants. « Plusieurs établissements ont refusé d'accorder la prime mensuelle à des assistants ayant réalisé un remplacement d'une journée en secteur libéral », s'insurge le Dr Loeb. Le syndicat réclame que l'IESPE soit maintenue pour les assistants qui remplacent dans une structure extra-hospitalière lors de leur congés.
Autre doléance : la reconnaissance du titre d'ancien assistant des hôpitaux après une année d'assistanat additionnée à une année de clinicat. Actuellement, seule la réalisation d'un assistanat ou d'un clinicat de deux ans permet l'accès au secteur II. « Certains médecins ont effectué deux ans de post-internat sous deux statuts différents. Ils n'ont pas accès au secteur II », poursuit le Dr Loeb.
Harmonisation
Autre injustice ressentie, la protection sociale. Depuis avril 2017, les assistants des hôpitaux ont basculé vers une couverture plus avantageuse, calquée sur celle des PH titulaires. En revanche, les 3 600 chefs de clinique attendent une harmonisation depuis des mois, en cas de maladie, d'accident du travail ou de maladie professionnelle. « Les chefs de clinique perçoivent deux tiers de leur rémunération contre la totalité pour les assistants », précise le Dr Loeb.
Des écarts salariaux existent enfin sur la permanence de soins. Une garde de nuit est rétribuée 473 euros pour un CCA mais 267 euros pour un assistant, fossé « injustifiable » aux yeux du syndicat.
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