Coût des arrêts maladie, rapport Vigier : pas de trêve pour les polémiques 

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Publié le 03/09/2018
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arret travail

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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Transférer aux employeurs une partie du coût des arrêts de travail : il ne s’agit à ce stade que d’une piste du gouvernement mais elle inquiète fortement les organisations patronales, à l'heure des arbitrages sur le budget de la Sécu.

Selon « Les Échos », qui ont levé le lièvre début août, l’exécutif songe à faire payer par les entreprises les indemnités journalières accordées pour la période allant du quatrième au septième jour d’absence. La facture pourrait s'élever à 900 millions d’euros par an. « Les arrêts maladie de courte durée ­augmentent fortement sans lien apparent avec l'état de santé de la population. (…) Si les raisons sont liées à une hausse de la pénibilité psychologique, les entreprises ont un rôle à jouer », a justifié Agnès Buzyn dans le « JDD ». Face au Medef, Édouard Philippe a calmé le jeu en réfutant « des mesures de transfert de charges unilatérales vers les entreprises ». Les médecins libéraux sont eux aussi en alerte : dans une comparaison malheureuse, le Premier ministre a fait le rapprochement entre arrêts maladie et jours de congé. Les prescriptions trop « compréhensives » sont en ligne de mire. Si la majorité des syndicats de médecins libéraux y ont vu une maladresse, l’UFML a dénoncé un « raccourci choquant ».

Les jeunes unis contre la coercition

Autre dossier polémique : les remèdes contre les déserts médicaux. Au terme de plusieurs mois d’auditions tambour battant, la commission d’enquête sur l’égal accès aux soins a rendu 25 propositions le 19 juillet. Son rapporteur, le député Philippe Vigier (UDI) y a intégré trois mesures personnelles : le C à 35 euros dans les zones sous-denses, la suppression des ARS et… le conventionnement sélectif dont il est un avocat historique. Sans surprise, le rapport Vigier a fait réagir les syndicats de jeunes et futurs médecins auditionnés. D'une même voix, les étudiants (ANEMF), internes (ISNAR-IMG et ISNI) et jeunes généralistes et remplaçants (ReAGJIR) ont dénoncé une « méthodologie défaillante », certains de leurs propos ayant été « déformés ». Une méthode qui signe selon eux « au mieux une profonde méconnaissance des problématiques abordées, au pire une volonté délibérée de nuire »

Les carabins de l'ANEMF appellent de leurs vœux une politique d'attractivité territoriale et le maintien des ARS que les jeunes considèrent comme un point d'entrée dans la vie professionnelle. « La vision de Philippe Vigier n'est pas en accord avec le monde d'aujourd'hui », regrette Clara Bonnavion, nouvelle présidente de l'ANEMF, interrogée par le « Quotidien ».

 

 


Source : Le Quotidien du médecin: 9682