Un document interne de l'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France dévoilé par les urgentistes de l'AMUF fait craindre de fortes tensions dans les services d'urgences franciliens cet été, période traditionnellement difficile pour les hôpitaux. La tutelle sanitaire a enquêté auprès des établissements publics et privés de la région pourvus de structures d'urgences pour anticiper d'éventuelles difficultés. Le taux de réponse est de 76,5 %.
À la lecture des principaux chiffres, le constat n'est pas bon. Les établissements déplorent 148 postes d'urgentistes vacants au 1er janvier 2018 contre 103 en 2016. En trois ans (2015-2017), le recours à l'intérim a plus que doublé : 33 780 heures contre 15 429. L'ARS constate toutefois que les établissements franciliens ont été « relativement préservés » de l'appel au boycott de certains hôpitaux par le nouveau syndicat de défense des médecins intérimaires.
Enfin, la dégradation des conditions de travail influe sur la motivation des urgentistes et l'attractivité des postes : 37 médecins ont démissionné en 2017 contre 43 en 2015.
L'ARS fait également le point sur les prévisions capacitaires en lits. Comme l'été dernier, les trois premières semaines d'août seront les plus délicates à gérer avec 80 % de taux d'ouverture des lits adulte installés (contre 98 % cette semaine à titre de comparaison). En chirurgie, ce taux passe même à 59 % pour la troisième semaine d'août. Si nécessaire, les lits d'unités de surveillance continue pédiatrique et de réanimation seront les premiers fermés dans les hôpitaux publics.
Agacée de voir revenir chaque été « l'arlésienne » des urgences dans l'actualité, la Fédération hospitalière de France (FHF) réclame à Ségur une réunion de concertation « pour trouver ensemble des solutions immédiates à mettre en œuvre ».
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