Après les centres de soins non programmés et les centres médicaux de soins immédiats, voici les maisons de santé et d'urgences (MSU, à ne pas confondre avec les maisons de santé universitaires) portées par le groupe Santé Cie. Le prestataire de santé à domicile a ouvert depuis janvier 2021 six premières structures en région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) et prévoit d'en déployer cinquante autres sur l'ensemble du territoire d'ici deux ans.
L'objectif ? Contribuer à désengorger les urgences hospitalières et épauler les médecins de ville des territoires fragiles dans la prise en charge des soins non programmés. Le principe ? Une structure ouverte de 9 h à 22 h, tous les jours (y compris le week-end et jours fériés), qui propose des consultations médicales sans rendez-vous pour les urgences non vitales. « Cela va de la bobologie aux soins non programmés non urgents », explique Larbi Hamidi, président de Santé Cie. Grâce aux liens étroits avec les professionnels des hôpitaux, cliniques et cabinets du territoire, les praticiens de ces « MSU » peuvent solliciter des spécialistes ou demander des examens complémentaires.
Connectés à l'écosystème
« On intervient uniquement là où il y a besoin de rétablir un lien entre la santé de ville et la population ou quand il y a une saturation des services d'urgences », tient à préciser Larbi Hamidi. Avant d'installer une maison d'urgences, le responsable assure « discuter avec l'environnement », à savoir les hôpitaux locaux et les médecins libéraux du secteur, pour ne pas déstabiliser l'offre de soins existante. « Nous tenons à être connectés à l'écosystème existant », affirme le responsable. Ces entités se destinent ainsi à s'installer dans les zones sous-médicalisées, qu'il s'agisse des quartiers défavorisés ou de territoires très ruraux.
Ce modèle imaginé par le Dr David Bounan, médecin urgentiste au Samu 13 et fondateur d'Urgencemed au sein de Santé Cie, consiste à mettre à disposition des médecins volontaires les locaux et le matériel, en échange d'une redevance qui dépend de l'activité réalisée. « On apporte l'ingénierie, l'organisation de l'accueil et la logistique », résume Larbi Hamidi. À ce stade, une quarantaine de praticiens, généralistes ou urgentistes, exercent dans les six centres médicaux opérationnels. Pour faire tourner la machine, une MSU a besoin d'au moins quatre ou cinq médecins capables de libérer six jours par mois minimum.
Fier de son modèle qu'il promet financièrement pérenne, le patron de Santé Cie prévoit déjà de nouvelles ouvertures dans les prochains mois, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et à Trappes (Yvelines). « Nous avons clairement ciblé l'Île-de-France comme un territoire qui nécessiterait le soutien de nos MSU », explique le chef d'entreprise de 55 ans. Le groupe veut populariser ses maisons sur l'ensemble du territoire et prévoit d'en créer cinquante d'ici à 2023. « Nous n'avons pas pour autant une ambition effrénée, tempère Larbi Hamidi, ce qui nous intéresse c'est d'aller là où il y a un besoin et des médecins disponibles ».
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