Une fois n’est pas coutume : les municipales à Toulouse donnent lieu à une profusion de candidatures de médecins sur les principales listes ! Le directeur du Samu, le Dr Jean-Louis Ducassé, livre bataille auprès de Pierre Cohen le maire socialiste. Le Pr Daniel Rougé, doyen de la faculté de médecine de Rangueil, figure en troisième position sur la liste de l’ancien maire Jean-Luc Moudenc (UMP), déterminé à récupérer son fauteuil. À ces noms, il faut ajouter le Pr François Chollet (UMP), neurologue de renom, qui (re)signe auprès de Jean Luc Moudenc ou encore le Dr Henri Comolet-Tirman, généraliste et cofondateur de SOS Médecins, engagé de son côté sur la liste du sénateur divers gauche Jean-Pierre Plancade.
Soutien à un homme et à des idées
Pourquoi cette tentation politique pour des praticiens aux carrières accomplies et aux agendas qui débordent ? Les rencontres humaines semblent primordiales. La première raison, « c’est que l’on est venu me chercher et cela m’a fait plaisir », explique sobrement Jean-Louis Ducassé, 62 ans, qui se définit comme un médecin de terrain. « Mais surtout, j’adhère aux idées de Pierre Cohen, même si je ne suis pas membre du PS, j’ai eu envie de m’engager à ses côtés pour ma ville. » Même cause, mêmes effets pour le Pr Rougé, 60 ans : « Ce qui me plaît dans cet engagement, c’est le leader, Jean-Luc Moudenc ! J’ai découvert quelqu’un d’équilibré dans ses prises de position, toujours attentif aux personnes. Je terminerai mon mandat de doyen en avril, et je sentais que c’était le bon moment pour m’engager. Jusqu’à présent j’avais refusé toute proposition par déontologie » confie-t-il.
Oncopole, e-santé...
Un coup d’œil sur leurs parcours suffit à comprendre que ces médecins n’ont pas attendu d’avoir 60 ans pour s’engager. Soins aux détenus et création d’une consultation de prévention de la violence pour l’un, médecine d’urgence pour l’autre : Daniel Rougé comme Jean-Louis Ducassé pratiquent une médecine ouverte sur la cité, reflet d’un engagement citoyen. En dehors de la campagne, les deux hommes se connaissent et s’apprécient. Ils ont cumulé d’autres expériences : Jean-Louis Ducassé aux fonctions de chef de service des urgences de Rangueil ou en tant que conseiller médical à l’Agence régionale de l’hospitalisation (ARH) ; Daniel Rougé à la présidence du conseil national des universités (CNU) en médecine légale et en participant au projet d’enseignement pédagogique à l’institut universitaire du cancer (Oncopole).
En cas d’élection, aucun n’envisage de tourner la page de la médecine. « Je continuerai à exercer une médecine d’urgence. Pour le reste je suis prêt à faire ce que l’on me confiera sur des questions de solidarité ou de santé », précise Jean-Louis Ducassé. « Je crois en l’e-santé, c’est l’enjeu des 20 ans à venir. Toulouse peut devenir un lieu d’incubation et soutenir des projets innovants, par exemple autour du maintien à domicile des personnes âgées par des systèmes de contrôle à distance », a-t-il confié à « La Dépêche du Midi ».
Daniel Rougé mènera toujours de front enseignement et hôpital. Mais il se verrait bien « faciliter la médecine de proximité en ville en travaillant avec l’ARS [agence régionale de santé] et le conseil général ». En attendant, ils tractent et se prêtent aux tournées de porte à porte. Un baptême du feu pour ces médecins...
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