Dispute à l’italienne autour du décret sur la vaccination obligatoire

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Publié le 13/07/2017

Pour entrer définitivement en vigueur, le décret gouvernemental sur la vaccination obligatoire pour l’inscription en collectivité des enfants vivant en Italie doit être approuvé par les deux chambres.

Mais les pressions des lobbies pro et anti-vaccination sur les parlementaires rendent la discussion difficile. Le vote a déjà été repoussé à deux reprises, le quorum n’ayant pas été atteint car de nombreux députés ont décidé de sécher la séance. En ce qui concerne le dispositif sur lequel les parlementaires doivent se prononcer, plusieurs points importants inscrits dans le décret gouvernemental ont été assouplis en commission parlementaire en Santé et Services sociaux.

10 vaccins au lieu de 12

C'est le cas du nombre de vaccins et des sanctions prévues pour les parents anti-vaccins. Alors que la ministre de la Santé française, Agnès Buzyn, veut rendre onze vaccins obligatoires, le nombre de vaccins obligatoires en Italie passe de douze à dix, les vaccins contre le méningocoque B et C ayant été retirés de la liste. Ces deux vaccinations restent toutefois recommandées. En revanche, les vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, la rubéole, la rougeole, les oreillons, la varicelle, l'hépatite B et l'hémophilus de type B sont obligatoires.

Au niveau des sanctions, le montant de l’amende infligée aux parents anti-vaccins est passé de 7 500 euros à 3 500 euros maximum. Ils ne seront pas signalés au tribunal des mineurs mais devront rencontrer des représentants de la sécurité sociale qui leur expliqueront l’importance de la prophylaxie. Autre nouveauté : l'introduction d'un registre national de la vaccination, un support important ajouté au livret de la vaccination individuel. Ce système permettra au ministère de la Santé de contrôler le taux de vaccination en Italie selon les régions et les tranches d'âges. Enfin, les vaccinations pourront être réalisées en pharmacie, une mesure adoptée à titre expérimental en France.

Vaccination des migrants

Au chapitre du personnel médical et du corps enseignant, le décret-loi gouvernemental introduisait la vaccination obligatoire. Cette mesure a été pour le moment écartée, la couverture financière étant insuffisante. Pour les mineurs non italiens et non accompagnés – une référence aux migrants mineurs qui s’introduisent clandestinement en Italie via la Méditerranée –, le ministère a garanti le déblocage des fonds nécessaires à la vaccination.

Durant le festival de l'Économie de Trente en juin dernier qui était consacré cette année à la santé, la ministre de la Santé Beatrice Lorenzin avait rappelé que l'objectif gouvernemental était de revenir au seuil de couverture vaccinale fixé par l'OMS pour certaines maladies comme la rougeole, c’est-à-dire 95 % contre les 85 % actuels.


Source : lequotidiendumedecin.fr