Une délégation de dix salariés de l'hôpital Adélaïde-Hautval de Villiers-le-Bel et du collectif de défense de santé publique de l'Est du Val-d'Oise a été reçue mercredi 1er juin par la direction générale de l'offre de soins (DGOS).
Une vingtaine de voitures étaient parties de Villiers-le-Bel afin d'atteindre le ministère de la Santé à Paris, dans le cadre d'une « opération escargot » visant à dénoncer les conditions « épouvantables » de fermeture de cet établissement spécialisé en gériatrie.
Le collectif pointe du doigt une décision économique liée au plan triennal de 3 milliards d'euros d'ici à 2017 et une restructuration susceptible, selon eux, de fragiliser le territoire Est du Val-d'Oise en matière d'offre de soins. « Nous sommes le seul hôpital proposant un panel complet de la prise en charge des personnes âgées dans le secteur. L'EPHAD de Sarcelles a fermé, celui de Marly-la-Ville est menacé », explique Sylvie Lefelle, membre du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de cet hôpital et du collectif de défense.
472 lits transférés
L'hôpital Adélaïde Hautval emploie 760 salariés dont une trentaine de médecins et compte 472 lits. La restructuration va entraîner la délocalisation de lits à l'hôpital Bichat-Beaujon (Paris et Hauts-de-Seine) et Louis Mourier (Hauts-de-Seine) pour les services de soins de suite et de réadaptation (SSR) et les soins de longue durée. Soixante autres lits vont être transférés sur le nouveau site de l'hôpital de Gonesse (Val-d'Oise).
« La fermeture se déroule dans des conditions indignes. Les déménagements de matériels sont réalisés la nuit quand il y a peu de personnel et en présence de malades », précise Sylvie Lefelle. Selon les membres du collectif, la situation n'est plus vivable. « Rien n'a été organisé pour le départ des agents, aucun plein d'accompagnement. Nous avons également lancé des alertes sur le risque suicidaire plusieurs fois », ajoute la responsable du CHSCT.
Dans une lettre adressée courant mai, à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, le collectif et plusieurs élus, dont les députés-maires (PS) de Sarcelles, François Pupponi et de Gonnesse, Jean-Pierre Blazy ainsi que les maires de Villiers-le-Bel et Marly-la-Ville, ont alerté Ségur de l'impact de la fermeture de l'hôpital sur la prise en charge des personnes âgées. « Cela fait un an que l'on se bat. La création des GHT dans la loi santé va mettre sur pied des usines à soins qui ne répondront pas aux besoins des patients âgés », commente Sylvie Lefelle.
Au cours de deux heures de réunion, la DGOS a confirmé la transmission du dossier à la ministre de la Santé, mais aucune future entrevue n'est prévue.
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