Emmanuel Macron a revêtu charlotte et blouse blanche ce vendredi pour visiter l'usine du groupe Delpharm en Eure-et-Loir, la première en France à embouteiller le vaccin de Pfizer/BioNTech contre le Covid-19.
Si la France ne dispose pas encore de son propre vaccin, l'État a aidé Delpharm à mettre sur pied en cinq mois cette ligne de mise en flacon du vaccin fabriqué par BioNTech à Marbourg en Allemagne. « Quatre sites vont produire sur notre sol 250 millions de doses de vaccins pour la France et les autres pays européens. Nous allons continuer à accroître ainsi notre indépendance », a déclaré le chef de l'État après sa visite.
60 recrutements
Pour cette opération, Delpharm, qui compte 17 sites et 4 700 salariés, a embauché 60 personnes supplémentaires et investi 20 millions d'euros sur son site de Saint-Rémy-sur-Avre, dont 10,4 millions apportés par l'État. Le groupe va par ailleurs recevoir 20 millions supplémentaires pour sortir sur son site de Tours « des seringues pré-remplies » du vaccin BioNTech.
Produire le vaccin en France, c’est accélérer la vaccination, c’est renforcer notre souveraineté industrielle et sanitaire. Merci aux équipes de Delpharm pour leur mobilisation. Et bientôt Recipharm, Fareva et Sanofi ! pic.twitter.com/khwcC8vVFP
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 9, 2021
Bientôt Sanofi
Sur place, Emmanuel Macron a reconnu que la France avait raté le coche de ces nouveaux vaccins. Alors que « le programme américain a brûlé toutes les étapes, là-dessus il faut pleinement le reconnaître, ce virage, nous l'avons pris moins vite », a-t-il dit. Mais « dès le mois de juin 2020, à une époque où nos scientifiques me disaient qu'on n'aurait jamais de vaccin dans l'année, nous avons investi dans ces programmes de fabrication en sous-traitance ».
Il a également assuré que la France pourrait à terme « produire plusieurs vaccins français » dont le vaccin de Sanofi et celui de Valneva. Cette biotech de Nantes enregistre de premiers résultats encourageants pour son vaccin, déjà commandé par le Royaume-Uni, alors que l'UE négocie encore.
D'autres sites en renfort
La visite du chef de l'État est intervenu alors que la Haute autorité de santé (HAS) vient de recommander, pour les moins de 55 ans ayant reçu une dose du vaccin d'AstraZeneca, que leur seconde dose soit un vaccin à ARN messager. Le président a cependant défendu le vaccin d'AstraZeneca pour les plus âgés, en citant l'avis de l'EMA qui cite un avantage bénéfice/risque positif. « On attend l'avis de l'autorité française dans les prochains jours », a-t-il noté.
Pas question de se passer de ce vaccin, estime Emmanuel Macron. « On a un échéancier de livraison de commandes, avec des engagements qui ont été pris sur notre campagne vaccinale, qui font qu'on a aujourd'hui besoin de toutes les familles de vaccins. »
Après Delpharm, la société Recipharm mettra en flacons des vaccins Moderna en Indre-et-Loire, l'entreprise Fareva s'occupera du vaccin CureVac – pas encore approuvé dans l'UE – dans l'Eure et les Pyrénées-Atlantiques et Sanofi embouteillera à partir de cet été le vaccin de son concurrent Johnson & Johnson, près de Lyon. Ces sites sont tous épaulés par un appel à projet de 200 millions d’euros, annoncé en juin 2020 et piloté par la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher.
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