En marge du premier comité de pilotage prévu le 6 février et présidé par la ministre de la Santé Agnès Buzyn dans le cadre du plan d'accès aux soins, les quatre syndicats seniors de médecins libéraux (CSMF, FMF, MG France, SML) ainsi que les cinq structures jeunes (ANEMF, ISNAR-IMG, ISNI, ReAGJIR, SNJMG) ont réaffirmé les grands axes de travail prioritaires pour répondre à la demande de soins.
Ce comité de pilotage réunira en plus des syndicats représentatifs plusieurs élus et usagers. Il a pour objectif de s'assurer de la mise en œuvre du plan dans les territoires, d'analyser les résultats et de décider d'éventuelles adaptations à apporter aux mesures du plan d'accès aux soins. Le calendrier sera précisé dès le 6 février. Les acteurs devraient se réunir chaque semestre.
Dans un communiqué commun, les syndicats de professionnels placent leurs premiers pions. Ils insistent notamment sur la place prépondérante de la formation. Ils suggèrent de développer des stages variés dès le deuxième cycle des études, « préférentiellement » dans les zones sous-denses et appellent les collectivités locales à proposer des avantages pour les futurs médecins (défraiement du transport, mise à disposition des logements, etc.).
Dans la même veine, les neuf structures estiment indispensable d'inciter les praticiens déjà installés dans des zones blanches à se tourner vers l'enseignement. Plus les maîtres de stage (MSU) y sont nombreux, plus les terrains de formation et les modalités d'exercice se diversifient. « Les universités doivent développer et faciliter l'obtention du titre de maître de stage universitaire dans toutes les spécialités et revaloriser cette fonction », notent-ils. Selon les derniers chiffres du Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG), le nombre de MSU progresse mais pas suffisamment. Au 1er janvier 2017, 9 135 MSU accueillaient des étudiants en deuxième et troisième cycles en médecine générale. Le collège des enseignants généralistes déclare 15 443 internes inscrits dans un cursus de médecine générale.
Opposition viscérale aux mesures coercitives
Autre proposition, l'amélioration de la protection sociale des jeunes médecins, très réclamée par ReAGJIR, qui estime être « l'un des principaux déterminants de l'installation en médecine générale ». Les syndicats suggèrent aussi de faciliter l'exercice coordonné « sous toutes ses formes », à la fois dans les soins primaires, la coordination entre premier et second recours, celle entre l'hôpital et la ville et l'interprofessionnel. Ils considèrent également que les consultations avancées ou les cabinets éphémères toujours en phase test doivent être soutenues par l'agence régionale de santé (ARS), l'Ordre et l'Assurance-maladie. Dernier levier pour répondre à la demande de soins : rendre plus attractif l'activité partielle en cumul emploi-retraite via un abaissement des cotisations, « voire une exonération de certaines cotisations sociales ».
Enfin, les structures syndicales rappellent leur attachement à la liberté d'installation, très discutée ces derniers mois chez les parlementaires. « Nous restons fermement opposés à toute mesure autoritaire réduisant la liberté d'installation, telle que le conventionnement sélectif et réaffirmons notre attachement aux mesures incitatives favorisant l'activité des médecins dans les zones sous-denses ou fragiles », peut-on lire.
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