Bidonvilles, squats, hôtels sociaux, rue… Depuis mars 2014, les équipes de l’association « Agir ensemble pour la santé des femmes » (ADSF) vont régulièrement à la rencontre des femmes en grande précarité, analysent leurs besoins et les accompagnent vers l’offre de santé institutionnelle (PASS des hôpitaux, centres de PMI, etc.).
Bien souvent, c’est par manque de connaissance du système que de nombreuses femmes en détresse sociale se privent de soins : ainsi, lors des maraudes effectuées en 2015, l’ADSF a constaté que 70 % des femmes enceintes rencontrées n’avaient pas vu de médecins. Des résultats qui rappellent les conclusions de l’étude réalisée en 2003 par cette même association, dans les maternités de Paris et sa région. Elle révélait que 1 500 femmes y accouchaient chaque année sans avoir eu de consultation durant leur grossesse. Le baromètre présenté dans le cadre des 15 ans de l’association, se base sur l’accompagnement de 452 femmes en deux ans, vivant principalement en bidonvilles.
Environ 94 % d'entre elles sont d’origine Rom, 43 % ne prennent aucune contraception, 1 sur 4 était enceinte au moment de la rencontre et 63 % n’ont aucune couverture sociale… alors même que nombre d’entre elles disposent d’une domiciliation ou d’une attestation de présence : « Cette double information contredit ce que disent certains, à savoir que les étrangers en situation précaire profitent des soins et creusent le déficit de la sécurité sociale… ». Pour le Dr Bernard Guillon, gynécologue-obstétricien et fondateur de l’ADSF, il est fondamental d’accompagner ces femmes pour une meilleure prise en charge. « Il ne s’agit pas de subsister à l’offre de santé existante mais d’orienter et de donner des informations aux femmes qui en sont trop éloignées », souligne-t-il. Violence, vulnérabilité, manque de moyens, de temps, de motivation… la précarité ne fait pas souvent bon ménage avec la santé ; se rendre à un rendez-vous médical peut même ressembler à une montagne à franchir. C’est pourquoi l’ADFS intensifie l’une de ses missions : la prise de rendez-vous, et l’accompagnement des patientes à ces mêmes rendez-vous. Ainsi, 70 rendez-vous ont été fixés en 2015, et 272 en 2016. En outre, une campagne de dépistage des cancers du col de l’utérus a été lancée dans quelques villes d’Ile-de-France (départements 92, 93 et 94). Objectifs : favoriser la prévention et aller à la rencontre des patientes pour leur proposer d’effectuer l’examen nécessaire, sans avoir à se déplacer.
Pour en savoir plus sur l’association Agir ensemble pour la santé des femmes (ADFS) : www.adsfasso.org. Tel : 01.78.10.79.25. Adresse : 18, rue Bernard Dimey – 75018 Paris.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes