Face à un marché en berne, le GEMME (GEnérique Même MEdicament, association des fabricants de génériques et biosimilaires) réclame un plan de relance pour inciter notamment les médecins à prescrire davantage dans le répertoire des génériques.
« Après une année molle en 2018, on a malheureusement vécu une année plate », déplore Pascal Brière. Selon le vice-président aux affaires économiques de l'association regroupant 26 fabricants de génériques et de biosimilaires (GEMME), le marché des génériques reste atone : +0,9 % en valeur et +1,3 % en volume (920 millions de boîtes vendues), soit seulement 38 % du marché pharmaceutique remboursable.
Les signaux sont inquiétants. Cette croissance déjà fragile « cache en réalité une décroissance sur des produits anciens. C'est préoccupant car les génériques sont une chance pour les économies collectives », souligne Stéphane Joly, président du GEMME.
En 2019, les économies réalisées grâce aux génériques pour la Sécu ont dépassé 3 milliards d'euros. Mais pour changer de braquet, les industriels espèrent un plan de relance qui embarque la prescription dans le champ du répertoire pour faciliter la substitution.
ROSP « illisible »
Aujourd'hui, le taux de prescription des médecins dans le répertoire des médicaments génériques avoisine 47 %. « On ferait 4,25 milliards d’euros d’économies si les médecins prescrivaient davantage dans le répertoire, faisant passer le taux de 47 % à 53 % », évalue Pascal Brière.
L'association juge l'actuelle rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) « illisible et complexe » sur le plan des génériques. Elle propose en complément un contrat d'intéressement gagnant/gagnant entre la CNAM et les médecins : en fonction de l’atteinte d'objectifs individuels de prescription dans le répertoire, le praticien bénéficierait d'un tarif majoré de consultation. « La CNAM a des outils informatiques pour mesurer chaque mois le taux de prescription dans le répertoire pour chaque médecin. Nous avons proposé d'expérimenter cette piste via l'article 51 (sur l'innovation en santé et les financements dérogatoires) mais pour l'instant notre projet n'a pas été retenu », ajoute le président du GEMME.
Du mieux sur le non-substituable ?
Un autre levier consiste à réduire au maximum la mention « non substituable ». Depuis 2020, la loi encadre le recours au « NS » – le médecin devant justifier cette non-substitution dans trois situations médicales (marge thérapeutique étroite – MTE –, enfants de moins de six ans lorsque aucun médicament générique n’a une forme galénique adaptée – EFG – et patients présentant une contre-indication « formelle et démontrée » à un excipient à effet notoire – CIF). Le GEMME pousse en ce sens. « Pour l’instant, les médecins semblent moins utiliser la mention NS et les pharmaciens peuvent davantage substituer, note Stéphane Joly. Nous allons avoir une montée en puissance des taux de substitution par les pharmaciens de 81 % à 90 %. C'est bien mais trop tôt pour s'en réjouir ».
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