Alors que la réforme des groupements hospitaliers de territoire (GHT) entre en application ce vendredi 1er juillet, la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) souligne le risque de « bunkérisation » de l'hôpital public, au détriment des autres acteurs du système de santé.
Favorables à la réforme en tant qu'« instrument d'organisation et de mutualisation des moyens à l'hôpital », les cliniques espèrent que les GHT ne vont pas aboutir pour autant à une « marginalisation des autres acteurs de soins, que ce soit l'hospitalisation privée, le secteur hospitalier associatif ou la médecine de ville ».
Ostracisme
Cette peur de l'ostracisme n'est pas anodine. Les cliniques ont encore en tête leur exclusion du service public hospitalier, autre mesure votée dans la loi de santé.
« La prise en charge des maladies chroniques nécessite des démarches partenariales pour lesquelles les coopérations public-privé existantes doivent être respectées, insiste Lamine Gharbi, patron de la FHP. Or leur mention a disparu de la deuxième version du décret », souligne le président de la FHP.
Toutefois, le ministère de la Santé prend bien soin de préciser dans le vade-mecum à l'attention des établissements que « la création des GHT ne fait pas disparaître ipso facto les coopérations existantes, en particulier celles qui pourraient "déborder" du périmètre géographique du GHT. Cela concerne […] les coopérations public-privé, par exemple les groupements d’intérêt économique (GIE) en imagerie constitués avec des libéraux ».
130 GHT au compteur
« Si le GHT concerne en première intention les établissements publics de santé et, dans une certaine mesure, les établissements et services publics médico-sociaux, les textes ouvrent la perspective de travailler, autour du projet médical partagé, avec le secteur privé dans le cadre d’une convention de partenariat », précise encore Ségur.
« Comme le prévoit la loi, les cliniques et hôpitaux privés sont partenaires, a précisé d'elle-même Marisol Touraine ce jeudi. Ils ne sont pas membres des GHT et n'ont pas vocation à l'être. »
130 GHT constitués de deux à 20 établissements devraient voir officiellement le jour ce vendredi, a également indiqué la ministre de la Santé. Une dizaine d'hôpitaux psychiatriques et autant d'établissements généraux (comme les Quinze-Vingts à Paris, spécialisé dans l'ophtalmologie) ont obtenu une dérogation à l'obligation d'adhérer à un GHT.
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