La comparaison peut paraître hasardeuse tant les situations semblent différentes. En plein conflit des gilets jaunes, le monde médical semble presque, par contraste, un îlot d’intégration et de calme, voire de prospérité, diront certains. De fait, à la différence des protagonistes dont on parle tant, les médecins appartiennent aux catégories diplômées et leur métier ne connaît ni le chômage ni la crise. Leur activité serait même, disent certains experts, contra-cyclique, avec des pics de croissance lorsque le climat économique et social s’assombrit et que les gens vont moins bien. Au reste, certains parmi « les docteurs » ont été les premiers à détecter, par le truchement du colloque singulier, les signes avant coureurs de l’explosion qui secoue si violemment la rue.
Nos lecteurs sont les premiers spectateurs de la tourmente, mais, sauf exception, pas ses acteurs. Non que le secteur soit devenu un long fleuve tranquille : la colère des Ehpad, le malaise de la psychiatrie, les grèves aux urgences attestent que là aussi la cocotte minute est sous pression. Reste que, si depuis le début du quinquennat il y a eu des éruptions sporadiques, on a connu les acteurs de santé plus remuants. Et pourtant, les signaux s’accumulent pour montrer que les blouses blanches ne vont pas si bien. L’enquête que «Le Quotidien» révèle cette semaine confirme que le taux d’insatisfaction est élevé dans les professions de santé et chez les médecins notamment. Et que, faute de temps pour s’occuper d’eux-mêmes, ni leur état de santé ni leur hygiène de vie ne sont au beau fixe. Attention ! Même si, dans le monde la santé, le mot burn-out n’est plus tabou, le mal reste silencieux. Il pourrait s’avérer destructeur si les pouvoirs publics décidaient de le traiter par le mépris.
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