Parce que l’accès aux soins reste difficile pour les personnes en situation de handicap et/ou de précarité, la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH), actionnaire du « Quotidien du Médecin », a décidé de consacrer son initiative pluriannuelle, baptisée « Grande cause », à cet enjeu pour la période 2020-2022.
« Nous travaillons dans la continuité de la Grande cause MNH de 2014 qui était consacrée à l’accessibilité aux soins des personnes en situation de handicap, rappelle Gérard Vuidepot, président de la MNH. Nous souhaitons maintenant intervenir de façon plus complète sur l’ensemble des problématiques qui touchent les personnes en situation de handicap et/ou de vulnérabilité. »
Une inégalité d’accès trop méconnue des Français et des professionnels
La réalité vécue dans le système de santé par les personnes en situation de handicap et/ou de vulnérabilité n’est pas toujours perçue comme problématique ou inégalitaire par les Français, et, plus inquiétant, par les professionnels de santé.
Un sondage, mené par Odoxa pour le compte de la MNH, met en effet en évidence que la majorité des professionnels de santé (52 %) estiment que l’accès aux soins des personnes handicapées est équivalent à celui de la population générale. Ils sont 33 % à le juger « moins bon » et 14 % « meilleur ».
Concernant les personnes en situation de précarité ou de difficultés financières, les professionnels de santé interrogés considèrent à 45 % (51 % des infirmières) que leur accès à la santé est moins bon que celui de la population générale et 29 % jugent qu’il est équivalent.
Parmi les Français, la réalité vécue par les personnes en situation de handicap et/ou de précarité est également minorée, voire ignorée. Ils ne sont ainsi que 38 % à penser que les personnes en situation de précarité ont un moins bon accès aux soins contre 29 % qui le jugent meilleur et 33 % équivalent. Concernant les personnes handicapées, 30 % des Français interrogés considèrent leur accès aux soins « moins bon » contre 28 % qui le pensent « meilleur ».
Du point de vue des publics concernés, le constat est pourtant peu satisfaisant. « Des progrès ont été réalisés : le refus de soins est par exemple bien moins fréquent, concède Dominique Guillot, présidente du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH). Mais, les personnes handicapées ne sont toujours pas considérées comme des personnes et des citoyens à part entière, notamment par les professionnels de santé ».
Vers la rédaction d’un livre blanc
C’est dans ce contexte que s’inscrit l’engagement de la MNH. « Au-delà des actions déjà existantes, cette mobilisation vise à contribuer à relever le défi d’une société accessible et solidaire, souligne Gérard Vuidepot. Nous avons l’ambition d’être, une fois encore, force de proposition en croisant les énergies et les initiatives de tous afin de contribuer à réduire les inégalités en matière de santé ».
Cet engagement se traduit dans un manifeste, destiné à « mobiliser l’écosystème de santé ». Il comporte une série d’engagements : promotion de dispositifs publics en faveur de l’accès aux droits, adaptation des campagnes de prévention à tous les publics rencontrés, sensibilisation des professionnels de santé sur les besoins spécifiques de ces publics, travail sur l’accessibilité de ses propres structures, etc.
Il s’agira également de mener une réflexion sur la réduction des inégalités en matière de santé et d’accès aux soins. Des rencontres seront organisées au sein des territoires pour un partage d’expériences. À l’issue de cette période, au cours du premier semestre de 2022, un colloque sera programmé et un livre blanc sera remis aux pouvoirs publics.
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