Sera-t-elle une future ministre de la Santé, à l'instar d'Agnès Buzyn qui l'a précédée ? Pour l'heure, Dominique Le Guludec a de quoi s'occuper, endossant les habits d'un expert multicarte des questions de santé. Et cela suffit à son emploi du temps. A l'heure de la deuxième vague, la présidente de la Haute Autorité de santé -qui était dans nos locaux la semaine dernière pour un Live chat avec les médecins- fait le job dans des conditions redoutables : pas moins de cinq documents sont sortis en quelques jours sur la protection des résidents en EHPAD, les tests antigéniques, la distinction grippe-Covid, la prise en charge du Covid en ville et l’oxygénothérapie à domicile; et simultanément une vaste consultation sur les futurs vaccins a été lancée. Le coup d’accélérateur surprend un peu. Depuis le début de la crise, la HAS s’est plutôt vu reprocher sa discrétion, éclipsée par un Conseil scientifique omniprésent, souvent sollicité par le gouvernement, à défaut d'être toujours écouté…
Cette pandémie n'est pas un dossier simple à gérer pour une institution qui a toujours eu à cœur de prendre son temps pour répondre à des questions compliquées. De soudaines controverses sont venues rappeler la semaine dernière qu'on était en terrain miné. Les pneumologues ont accueilli plus que fraichement ses récentes propositions sur la prescription d'oxygène à domicile. Certes, tout le monde n'est pas forcément de cet avis. Et les manifestations d'humeur de sociétés savantes ne sont pas nouvelles. Gériatres et neurologues n'ont pas pardonné à la HAS d’avoir conduit au déremboursement des anti-Alzheimer; les infectiologues lui reprochent encore d’avoir suggéré l’existence de symptômes chroniques de la maladie de Lyme; et les psychanalystes lui en veulent d’avoir disqualifié leur discipline sur l’autisme… Dans le contexte actuel, la HAS se serait pourtant bien passée d'une polémique avec une partie du corps médical. Sa présidente s'explique.
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