En dépit de fortes disparités démographiques et économiques, la « grande région Est », qui réunit depuis le 1er janvier l’Alsace, la Champagne-Ardenne et la Lorraine sous l’appellation provisoire d’« ACAL » offre, selon le directeur de sa nouvelle agence régionale de la santé (ARS), Claude d’Harcourt, un cadre « bienvenu » pour moderniser et rationaliser ses structures de santé.
Réunissant 5,5 millions d’habitants (avec 8 383 médecins généralistes et 9 170 spécialistes), la région regroupe des zones disparates, dont certaines sont très tendues en matière de démographie médicale. 8 % de la Lorraine sont par exemple placés en « zone déficitaire », contre seulement 2,5 % de l’Alsace. De même, si la densité de médecins spécialistes est particulièrement faible dans les Ardennes ou dans la Meuse, elle est à l’inverse très forte en Meurthe-et-Moselle et dans le Bas-Rhin.
Les trois « anciennes » ARS menaient, séparément, des programmes de soutien à l’installation des médecins dans les zones déficitaires, programmes qui seront poursuivis à l’échelon territorial et des besoins locaux.
Synergies et regroupements
Intervenant pour la première fois devant la presse, à Nancy, le DG d'ARS a estimé que ce nouveau cadre permettrait d’accroître les synergies et les regroupements, en particulier au niveau hospitalier.
Par exemple, les hôpitaux de Saverne, en Alsace, et de Sarrebourg, en Moselle, devraient se rapprocher fortement. Avant la création de l’ACAL, « les dossiers étaient bloqués et n’avançaient pas ». De même, le patron de l'ARS a promis d’être « volontariste » quant au rapprochement des quatre hôpitaux de Saint-Dizier et Vitry, en Champagne, et de Verdun et Bar-le-Duc, en Lorraine, « parce que le statu quo ne peut pas continuer ».
Exporter les réussites locales
D’autre part, l’ARS entend valoriser les réussites des trois anciennes ARS de l’Est pour les diffuser au niveau de la grande région.
Parmi ces succès, le « parcours santé des aînés », associant autour des plus de 75 ans 450 professionnels de santé du Grand Nancy devrait être expérimenté dans d’autres secteurs de la région.
De même, l’ARS Lorraine avait soutenu le développement d’une offre de psychiatrie privée, complémentaire à l’offre publique, dans le secteur de Toul ; la nouvelle agence souhaite mener des expériences comparables dans les autres zones exprimant ce besoin.
L’ARS d’Alsace, elle, s’était particulièrement investie dans la prévention de l’obésité chez les enfants. Ses programmes menés notamment à Strasbourg, dont l’incitation à supprimer le « goûter du matin » dans les écoles, devraient être repris ailleurs.
Enfin, les contrats locaux de santé associant des communautés de communes et des territoires, nombreux en Champagne-Ardenne, devraient être développés sur un modèle comparable dans le reste de la région.
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