Alors que 41,5 millions d’Italiens ont déjà été vaccinés à deux doses, soit 77 % de la population de plus de 12 ans, l’Institut supérieur de la santé (ISS) a tiré la sonnette d’alarme ces derniers jours sur les risques accrus de contamination dans les milieux soignants.
Près de 2 000 médecins et paramédicaux ont été infectés par le coronavirus au mois d’août. Un chiffre jugé inquiétant par les autorités sanitaires – qui scrutent les résultats de septembre – alors que seulement 212 nouveaux cas avaient été détectés par les personnels médicaux et paramédicaux entre le 1er juin et le 11 juillet.
Immunité en baisse
Pour le Dr Carlo Palermo, praticien hospitalier et secrétaire national de l’Association nationale des médecins hospitaliers (ANAOO), cette augmentation de nouveaux cas chez les personnels soignants ne doit pas être sous-estimée, même si aucun d’entre eux n’a été hospitalisé ou placé en thérapie intensive. « Du point de vue clinique, la nature des symptômes ne présente aucune gravité, il s’agit d’une simple infection respiratoire. En revanche, cette remontée des contaminations démontre que les soignants qui ont vacciné les premiers, c'est-à-dire durant le premier trimestre, voient leur taux d'anticorps baisser et leur immunité diminuer, d’où la nécessité d’un booster pour réactiver la mémoire », avance le Dr Carlo Palermo.
La situation est d'autant plus inquiétante au regard du problème posé en Italie par les quelque neuf millions de réfractaires à la vaccination (dont 3,3 millions de plus de 50 ans), malgré le pass sanitaire obligatoire en entreprise et pour les indépendants. Dans un pays où le virus circule toujours, « la seule solution est donc de protéger systématiquement et complètement les soignants, une ressource indispensable pour gérer la pandémie », juge le Dr Palermo.
Sous-effectif chronique
Mi-septembre, le ministère de la Santé a publié une circulaire recommandant une troisième injection pour les patients les plus fragiles – immunodéprimés, greffés ou atteints d’un cancer. Cette feuille de route prévoit aussi un rappel pour les soignants à partir d’octobre. Cette décision vise surtout à éviter une diminution des effectifs en milieu hospitalier – les soignants contaminés étant placés à l’isolement. Or, dans plusieurs régions italiennes, le nombre de soignants est déjà très insuffisant en temps normal. « Nous manquons cruellement d'urgentistes, de réanimateurs ou encore de pneumologues », souligne le Dr Carlo Palermo.
Le gouvernement est donc prié d'agir sur plusieurs fronts : convaincre tous les Italiens éligibles à se faire vacciner, renforcer les effectifs médicaux en période de tension et remédier aux disparités entre les régions. La bataille n’est pas gagnée.
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