AU COUDE à coude pour blâmer la politique hospitalière du gouvernement Fillon, syndicats de médecins et d’agents hospitaliers ont organisé une conférence de presse commune mardi à Paris. Plusieurs sujets en ligne de mire, à commencer par la situation budgétaire des hôpitaux, jugée préoccupante. Le Dr Patrick Pelloux, président de l’AMUF, parle de « pénurie organisée » et de « dérive productiviste ». De toutes les spécialités, la psychiatrie est celle qui en pâtit le plus, selon l’urgentiste.
Egalement dénoncée, la poursuite des fermetures de maternités et de blocs opératoires inquiète tout particulièment la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité. La concertation sur les textes d’application découlant de la loi HPST (Hôpital, patients, santé et territoires) ne donne pas davantage satisfaction aux syndicats réunis mardi à la Bourse du Travail. Les syndicats de médecins hospitaliers parlent de « négation du dialogue social ». Dans un communiqué commun, la CMH, la CPH, l’INPH et le SNAM-HP demandent à être reçus par la ministre de la Santé ; les quatre organisations « refusent tant la méthode autoritaire utilisée jusqu’à présent que des dispositions incompatibles avec la promotion de l’hôpital public et de ses praticiens ». « On a l’impression que le cabinet de Roselyne Bachelot ne pense plus qu’à la grippe A », résume Patrick Pelloux.
En suspens depuis le 14 octobre, la concertation sur les décrets hospitaliers devrait reprendre bientôt. Deux nouvelles réunions sont programmées à la Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (DHOS) les 17 novembre et 1er décembre, au sujet des évolutions statutaires et du nouveau contrat de clinicien hospitalier. Avant d’aller plus avant dans les discussions, les quatre intersyndicats de médecins hospitaliers demandent « un compte rendu d’étape engageant le cabinet (ministériel) sur les textes parcourus (gouvernance et statuts) ».
Mécontents, certains directeurs d’hôpital le sont également, et le font savoir aujourd’hui même à l’appel de deux de leurs syndicats (SYNCASS-CFDT et CH-FO), qui organisent une journée d’action. Le SYNCASS-CFDT et CH-FO redoutent une « transformation radicale de l’exercice professionnel » ainsi qu’une gestion « arbitraire » des nominations et des carrières de directeurs, selon le bon vouloir des directeurs d’agences régionales de santé (ARS).
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