À première vue, reprendre dans le domaine de la santé un modèle de prospective tiré de l'armée peut paraître déconcertant. Mais pour le général Olivier Tramond, invité exceptionnel du think tank « Économie santé », la grande muette pourrait inspirer à plus d'un titre les décideurs de l'avenue de Ségur.
« Le plan n'est jamais juste, mais il est utile », recadre tout d'abord le gradé pour relativiser le caractère normatif du Livre blanc. Publié tous les cinq ans depuis 2008, celui-ci fixe la stratégie globale de la France en matière de défense et de sécurité nationale. Ses atouts reposent sur deux piliers. Tout d'abord « un solide corpus de doctrines » issu d'un travail multidisciplinaire et interministérielle. Mais surtout sur une loi de programmation militaire pluriannuelle « qui permet d'isoler des moyens énormes », explique le général Tramond. Un tel véhicule législatif est régulièrement demandé dans le secteur de la santé – notamment par les fédérations hospitalières et les industriels du médicament qui jugent les lois de financement de la Sécurité sociale trop court-termistes.
Reste qu'au sein de l'armée, les décisions sont, par définition, prises de manière très verticale et les syndicats formalisés n'existent pas. De quoi faciliter l'application des mesures préconisées par le Livre blanc ? Pas forcément. « Nous avons, avant tout, le devoir de convaincre et de susciter l'adhésion », assure le général Tramond.
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