La rémunération sur objectifs de santé publique du médecin traitant de l'enfant est en train d'être discutée par les partenaires conventionnels. La ROSP des 750 endocrinologues libéraux devra, elle, attendre. L'assurance-maladie a annoncé le report des négociations au 26 janvier 2017. Pourtant, l'avenant devait intervenir au plus tard le 31 décembre 2016, selon l'article 27.6 de la convention signée fin août par la FMF, MG France et le BLOC.
Ce report, auquel les syndicats ne s'attendaient pas, est lié à la difficulté de trouver des indicateurs spécifiques aux endocrinologues. « Les indicateurs sont compliqués à trouver et la caisse a du mal à trouver un volume suffisant, nous avions de notre côté proposé des consultations de prévention, mais ils ne veulent pas en entendre parler », explique le Dr Benoît Feger, président de la branche spécialiste de la FMF (FMF-US).
Du côté du Syndicat des médecins spécialistes en endocrinologie, diabète, maladies métaboliques et nutrition, le Sedmen, on fait le même constat. « Lors de la précédente convention, nous avions déjà dégagé 8 ou 9 indicateurs pour les endocrinologues, explique son président, le Dr Patrick Bouillot. Mais certains, sur le suivi du diabète, ont été dévoyés dans la nouvelle ROSP du médecin traitant - par exemple un indicateur sur les patients qui ont eu au moins deux dosages d’hémoglobine glyquée dans l’année, ou un autre sur la recherche de microalbuminurie et le dosage de créatininémie - nous devons donc en trouver d'autres. »
Le président du syndicat des endocrinologues évoque une surcharge de travail du côté de l'assurance-maladie, qui doit également conclure la ROSP du médecin traitant de l'enfant de même qu'un avenant sur la télémédecine, d'ici à la fin de l'année.
Trouver des indicateurs pertinents
Ce motif ne satisfait pas la CSMF. Le syndicat s'est empressé de réagir au report de cet avenant. « Comment rétablir la confiance alors que ce texte de la convention, à peine signé, est déjà démenti ? », s'indigne le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, et non signataire de la convention. Le syndicat polycatégoriel rappelle que la ROSP des endocrinologues est attendue depuis trois ans !
« Je comprends ce report, et nous sommes prêts à reprendre le travail en janvier pour trouver des indicateurs pertinents, car il ne s'agit pas de nous imposer n'importe quoi », tempère le Dr Bouillot.
Le chef de file des endocrinologues aurait cependant préféré un forfait structure adapté aux besoins des spécialistes libéraux. « Ce n'est pas avec une rémunération sur objectif que nous allons faire bouger notre rémunération », conclut-il. D'après les chiffres de la caisse de retraites des médecins (CARMF), les endocrinologues ont eu les revenus annuels les plus bas des praticiens libéraux en 2015, derrière la gériatrie et la gynécologie médicale, avec 48 882 euros en moyenne.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes