La ministre de la Santé a tenu un discours rassurant à l'endroit des cliniques, ce mardi, lors de l'ouverture de l'université d'été de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), à Paris, au Conseil économique, social et environnemental, (CESE).
Devant plus de 200 personnes (patrons de groupes de cliniques, députés, tutelles, cadres de la FHP), Agnès Buzyn a apporté des gages au secteur hospitalier privé après cinq années difficiles en lui garantissant un « traitement équitable » avec le secteur public.
Très attendue sur le contenu du prochain budget de la Sécurité sociale (PLFSS), la ministre a du moins répondu aux attentes de Lamine Gharbi, président de la FHP, sur la dégressivité tarifaire qui sera supprimée. Introduit en 2014, ce dispositif de régulation de l'activité est très décrié dans le secteur, au principe que les cliniques les plus performantes sont pénalisées. « J'ai entendu vos inquiétudes et constaté que les rendements de la dégressivité tarifaire sont assez faibles. C'est une mesure que j'abrogerai », a assuré Agnès Buzyn.
Le dynamisme du secteur salué
La réforme du financement des soins de suite et de réadaptation (SSR), source d'inquiétude pour les cliniques depuis son entrée en vigueur au printemps dernier, est aussi sous surveillance. Sans parler d'abrogation, Agnès Buzyn a certifié aux cliniques qu'elle attendait « une clarification de la tarification à l'activité et une prise en compte des spécificités » des établissements privés. Sous-entendu : elle n'hésitera pas à trancher dans le vif si ces objectifs ne sont pas remplis.
Concernant les groupements hospitaliers de territoire (GHT), Agnès Buzyn a tenté de rasséréner Lamine Gharbi qui, dans son discours introductif, avait souligné que « l'échec de la réforme était garanti » si les GHT se révélaient être un « instrument de polarisation du parcours de soins vers le public ». « Ce que nous observons sur le terrain est loin de nous rassurer pour le moment, a grondé le président de la FHP. Nous souhaitons remplir les devoirs qui nous lient aux patients et au nécessaire équilibre de l’assurance-maladie, mais pas en tant que supplétif ou comme remplaçant sur la touche. » La ministre a cité en guise de bonne foi deux exemples de GHT (sur 135) partenaires de cliniques : le GHT Rhône Nord Beaujolais Dombes et celui des Deux-Sèvres. « Les GHT n'ont pas remis en cause les liens entre le public et le privé », a-t-elle rappelé.
Dynamisme
Contrairement à Marisol Touraine, Agnès Buzyn a pris soin de vanter les atouts du secteur privé, en saluant son « dynamisme », sa « vitalité sur l'innovation » et sa recherche de pertinence dans la qualité des soins, une des « priorités » de la stratégie nationale de santé présentée la veille.
Bien des questions restent sans réponse à ce stade. Fin de la reprise du bénéfice du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), « moratoire » sur la réforme du SSR, transfert des frais de transport de l'enveloppe de dépenses de la ville vers l'hôpital, restitution « totale » du coefficient prudentiel (la réserve de crédits reversés à la fin de l'année selon l’état d’exécution de l'enveloppe de dépenses)… Agnès Buzyn n'a pas répondu à toutes les revendications exposées par Lamine Gharbi pour « rétablir la confiance ». Mais l'entrée en matière de la ministre de la Santé place l'avenir des cliniques sous de bien meilleurs auspices que sous le précédent quinquennat.
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