Un tour d'horizon rapide des partis politiques montre qu'ils sont tous, à des degrés divers, affectés par l'élection du président Macron. Dans le cas de la France insoumise, la déprime vient de Jean-Luc Mélenchon lui-même qui a cru vraiment qu'il serait au second tour et se préparait à mettre en place sa « République bolivarienne ». Sa déception est telle qu'elle lui a caché la dimension de son succès : avec 19,30 % des suffrages, il a réalisé un score comparable à celui de François Fillon. La droite et le centre se sentent coupables aujourd'hui de n'avoir pas su résister à M. Fillon alors que leurs électeurs les fuyaient en masse par répugnance pour le scandale qu'il incarnait. Un parti doit savoir mesurer l'adhésion de l'opinion à ce qu'il incarne. Quant aux militants du Front national, qui a obtenu 33 % des voix au second tour de la présidentielle, un résultat sans précédent, ils ont estimé que Marine Le Pen aurait fait un meilleur score si elle n'avait choisi une tactique absurde pour le débat d'entre les deux tours.
En réalité, le débat ne suffit pas à expliquer la crise au sein du Front. Marion Maréchal Le Pen a quitté provisoirement la politique, sans doute parce qu'elle faisait de l'ombre à sa tante. Au sein du parti, la pression montre pour que Mme Le Pen abandonne son projet de sortie de l'euro qui épouvante la partie la plus âgée de son électorat. Et Florian Philippot complique un peu plus le jeu en menaçant le FN d'une scission, commencée par la création de propre mouvement,« les Patriotes ». Enfin, le PS, qui sait que le nombre de ses députés à l'Assemblée va être divisé par deux ou par trois, ne trouve plus ses marques, partagé qu'il est par la nécessité de combattre M. Macron et le désir de nombre de ses membres de rejoindre la République en marche.
Le choix du Premier ministre
Le président Macron a toujours dit qu'il voulait pulvériser l'ordre établi par les caciques des partis et proposer une offre politique susceptible de rassembler les réformistes. Ni le PS ni la droite ne peuvent donc ouvrir leurs bras à un homme qui n'a pas, à leur endroit, les meilleures intentions. Force est de constater néanmoins que leur défense est faible, que les critiques qu'ils adressent au nouveau président et à son équipe ne sont pas toujours marquées au coin de la bonne foi, d'autant qu'elles ne tiennent aucun compte des erreurs qu'eux-mêmes ont commises quant ils exerçaient le pouvoir. Le FN et la France insoumise n'ont pas ce problème, ils n'ont pas besoin de s'identifier par rapport à la République en marche, ils restent fermement retranchés dans leurs convictions et dans leurs projets, ce qui signifie pour eux qu'ils sont déjà hors jeu. Il est vrai, en effet, que l'élection présidentielle, détermine l'ensemble de l'activité politique pendant cinq ans et que cinq ans, pour M. Mélenchon et pour Mme Le Pen, c'est long.
Le poids de la présidence dans notre système va sans doute déterminer le résultat des législatives. M. Macron ne s'est pas contenté de concevoir de concevoir son projet, il est en train de le réaliser avec une efficacité redoutable. En choisissant un Premier ministre de droite, en confiant à deux hommes de droite l'économie et les finances, alors que ses troupes sont en grande partie constituées par des personnes venues de la gauche, il a certes concoté un cocktail explosif, mais il a aussi créé une nouvelle idéologie qui s'exprime dans des tâches transversales, ce qui lui permet d'exiger de tous ses collaborateurs une fidélité différente de celle qui les liait naguère à d'autres partis. Dans ces conditions, retourner au PS, ou rester chez LR ou à l'UDI, deux partis totalement responsables de leur propre échec, devient une probablité fort peu crédible.
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