DE NOTRE CORRESPONDANT
« Très honnêtement, je ne connais pas d’autres médecins qui soient tête de liste pour le Rassemblement bleu Marine (RBM)… » Les représentants du corps médical se sont rarement manifestés publiquement auprès du Front National mais son appendice qu’est le RBM semble éveiller quelques vocations.
Le Dr Jean-Louis Meizonnet, médecin généraliste installé depuis 1975 en centre-ville de Vauvert (11 500 habitants) dans le Gard, affirme qu’il ne se serait sans doute pas présenté sous les couleurs du FN. « J’ai toujours eu la fibre patriotique mais je ne me retrouve pas dans les maladresses et dérapages de Jean-Marie Le Pen. Il y a une vraie différence entre le RBM et le FN, même si elle n’est parfois pas perçue de l’extérieur. »
Dans cette commune camarguaise, les jeux semblent plus que jamais ouverts pour les élections municipales à venir. La ville, tenue par l’UMP Gérard Gayaud depuis deux mandats, se trouve sur la circonscription du député Gilbert Collard (RBM) et le canton du socialiste Jean Denat, conseiller municipal d’opposition et lui aussi candidat à la mairie. « Il y a une vraie incertitude pour tous », conviennent d’ailleurs les candidats. Une triangulaire semble ici l’option la plus probable dans une ville qui a déjà eu par le passé des conseillers municipaux frontistes et mégrétistes.
Chômage et pauvreté
L’un des principaux inconvénients pour les adversaires politiques du Dr Meizonnet, 66 ans, est que dans une si petite ville, l’aura sociale du médecin de famille semble prémunir le candidat mariniste d’attaques sur de supposées idées racistes ou xénophobes. Jean Denat, enseignant qui manqua le fauteuil de maire pour 9 voix en 2008, ne s’aventure d’ailleurs pas sur ce terrain en parlant du Dr Meizonnet comme le « candidat respectable d’un parti dont je ne pense vraiment pas grand bien. »
« Beaucoup de mes patients étrangers ou issus de l’immigration connaissent mon engagement, revendique pour sa part le médecin… Et ceux qui ne le connaissent pas ne l’ignoreront pas longtemps avec les affiches. Le RBM, ce n’est pas le parti des nostalgiques de l’Algérie française », glisse-t-il pour signifier une différence entre le groupement soutenant Marine le Pen et le FN qu’elle préside.
Pour sa ville, le Dr Meizonnet, à l’instar des autres candidats, s’inquiète du taux de chômage dans le département et de la pauvreté qui le gangrène. « Plus du tiers de mes patients bénéficient de la CMU. » Au niveau médical, le candidat du RBM verrait d’un bon œil l’ouverture d’une maison médicale de garde dans la commune de Vauvert, qui se trouve à mi-chemin entre les CHU de Nîmes et Montpellier. Plus généralement, le médecin camarguais trouve parfaitement anormal « qu’on puisse avec le numerus clausus se trouver avec une très bonne note et se faire retoquer au concours de première année alors que dans le même temps, on fait venir en France des médecins roumains qui n’ont pas subi la même sélection. »
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