C'est une élection éminemment politique qui se profile le 28 septembre à la Fédération hospitalière de France (FHF). Ce jour-là, quelque 70 élus, médecins, usagers et chefs d'établissements membres du conseil d'administration de la puissante organisation éliront leur nouveau président et vice-président pour un mandat de trois ans.
Un drôle de jeu s'est joué vendredi dernier, jour ultime de dépôt des candidatures. En fin de journée, deux duos de prétendants étaient enregistrés, et non des moindres.
Quelques jours auparavant, à l'occasion de l'université d'été de la Fédération, Frédéric Valletoux, président en poste depuis 2011, avait annoncé être candidat à sa succession, en ticket avec son vice-président, le Pr Jean-Louis Touraine. Leurs deux familles politiques sont pourtant bien différentes : maire Républicain (LR) de Fontainebleau (Seine-et-Marne), Frédéric Valletoux est aussi un proche d'Alain Juppé. Immunologue et député du Rhône, le Pr Touraine est membre du parti socialiste. Les deux hommes s'étaient affrontés lors de la dernière élection à la tête de la FHF, en 2013, avant de travailler de concert. Trois ans plus tard, ils ont donc décidé de jouer la carte d'une candidature transpolitique, afin de rallier le plus grand nombre de voix. Une stratégie qui leur permet également de mettre en avant leur bilan commun, souvent salué comme positif par les observateurs.
Couty, un soutien de poids pour le Dr Véran
Un second duo va tenter de s'imposer face à l'équipe sortante. Ancien député socialiste et neurologue au CHU de Grenoble, le Dr Olivier Véran a déposé sa candidature au tout dernier moment, cautionné par un homme bien connu des arcanes hospitalières : Édouard Couty. Si les velléités du Dr Véran étaient connues depuis plusieurs semaines, l'éminente présence du conseiller maître honoraire à la Cour des comptes à ses côtés est une surprise. Les deux candidats sont des habitués des couloirs du ministère de la Santé. Le premier s'est fait remarquer sur les bancs de l'Assemblée nationale en défendant le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2015 puis la loi de santé. Grand patron de la Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (ancienne DGOS) dans les années 2000, Édouard Couty, 70 ans, a surtout tracé dans une mission éponyme les grandes lignes de la politique hospitalière de Marisol Touraine, le fameux « pacte de confiance ».
« Nous n'inscrivons pas notre candidature par opposition au bilan des deux mandats déjà exercés par Frédéric Valletoux. Ni au nom du renouvellement ou d'une tradition de l'alternance », écrivent Olivier Véran et Édouard Couty dans leur profession de foi que s'est procuré « le Quotidien ». Les prochaines semaines permettront de vérifier ces dires.
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