Parmi les patients qui arrivent aux urgence pour insuffisance cardiaque aiguë, environ 7 % décèdent lors de l’hospitalisation, un tiers au bout d’un an et 40 % à 2 ans.
« L’insuffisance cardiaque a vraiment besoin d’une structuration de la prise en charge », considère le Dr Louis Soulat, chef de pole au CH de Châteauroux. C’est tout l’enjeu de l’étude REZICA, soutenue par le laboratoire Novartis qui vise à évaluer les différentes strates du parcours intra-hospitalier des patients en phase aiguë. Au total, 1822 malades ont été inclus de janvier 2014 à mai 2016 dans 24 établissements (dont 14 CHU, 8 CH et 2 hôpitaux privés). Des patients âgés en moyenne de 78 ans dont 52 % d’hommes. Les premiers résultats de REZICA font état d’une durée médiane de l’ensemble du parcours hospitalier de l’ordre de 7 jours et 16 heures où 80 % des patients vont passer entre les mains d’urgentistes. Au sein de la cohorte, 68 % se savaient déjà insuffisants cardiaques et 47 % ont déjà été hospitalisés pour insuffisance cardiaque aiguë durant les douze derniers mois. « De nombreux patients âgés ne peuvent plus se déplacer facilement auprès d’un médecin généraliste et n’ont d’autres recours que d’être transportés à l’hôpital », constate le Dr Soulat.
Délais d’alerte
Le taux de mortalité intra-hospitalière s’élève dans l’étude à 7,8 %, soit 142 décès dont 7 aux urgences, 15 en USIC et 120 en hospitalisation conventionnelle. Parmi les 92 % de patients survivants de la cohorte, un tiers d’entre-eux n’étant pas en état de regagner leur domicile sont notamment réorientés en SSR ou en EHPAD. C’est d’abord le délai moyen de 3 jours et 12 heures entre l’apparition des symptômes et le déclenchement de l’alerte qui interpelle le Pr Frédéric Adnet, urgentiste à l’hôpital Avicenne. « Une fenêtre d’intervention où l’on pourrait probablement éviter tout ce qu’il se passe après », commente le Pr Denis Angoulvant, cardiologue au CHRU de Tours. « L’exploitation des données de REZICA va permettre des études beaucoup plus approfondies et peut-être déterminer un parcours modèle qui pourrait optimiser la survie sur des critères forts de nos patients rentrant dans un circuit d’urgence cardiologique pour insuffisance cardiaque aiguë », espère le Pr Adnet.
D’après une conférence du laboratoire Novartis
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