Remodeler le système des listes d’attente pour réduire les délais de réservation, réévaluer les besoins réels du Fond de la Santé, renforcer l’offre de soins sur le territoire. Et aussi, valoriser et renforcer les ressources humaines, combattre la précarité et revoir le système des organigrammes dans le public, repenser les relations avec l’Agence italienne du médicament accusé de servir les intérêts des lobbies pharmaceutiques et enfin, analyser le dispositif sur la vaccination obligatoire liée à la scolarité en milieu maternel et primaire... Voilà la liste des dossiers importants que Giulia Grillo va devoir examiner durant les prochains mois.
Pour s’attaquer à ce vaste programme, la ministre de la Santé aura besoin d’argent, ce dont manque cruellement la péninsule. À ce problème s’ajoute la question des promesses électorales du Mouvement 5 étoiles (M5s) et de la Ligue sur l’adoption du revenu universel, de la flat-tax et de la réforme des retraites. Pour séduire les Italiens, ces deux partis ont en effet juré de revoir en profondeur les grandes questions sociales. Afin de concrétiser ces promesses, le ministère de l’Économie va devoir puiser tous azimuts dans les réserves au risque de pénaliser certains secteurs. Compte tenu de la tendance dans le passé, le ministère de la Santé ne devrait pas bénéficier des éventuelles largesses du nouveau chargé des finances italiennes, le professeur d'économie politique Giovanni Tria.
À défaut de réussir à renforcer le personnel sanitaire dans un premier temps, Giulia Grillo peut pour le moment s’attaquer à l’un des problèmes qui minent la crédibilité du service public : les délais d’attente. Une solution a déjà été proposée avec l’introduction d’un système de priorités en fonction du lieu de résidence et de la pathologie, des pénalisations pour les patients qui réservent et ne viennent pas et le renforcement des circuits médicaux parallèles ouverts en continu. Une autre idée est d’éliminer les examens superflus pour alléger le système de réservation. Une tâche difficile, les médecins de famille, pour se protéger face à la multiplication des plaintes devant les tribunaux, appliquant désormais à la lettre le concept de médecine préventive en multipliant les examens médicaux.
Concernant la vaccination obligatoire, là aussi la tache va être compliquée pour Giulia Grillo qui devra d’un côté satisfaire les requêtes de l’électorat anti-vaccination du M5s sans se mettre toute la communauté scientifique à dos. Autant dire qu’elle va devoir apprendre à marcher sur des œufs.
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