Cabinets de radiologie fermés ce jeudi toute la journée, grève de la prise des rendez-vous téléphoniques en IRM jusqu'au 31 mars, pétition : les quelque 5 000 radiologues libéraux (et mixtes) sont appelés par leur fédération majoritaire (FNMR) à un mouvement fort, soutenu par plusieurs centrales polycatégorielles.
Cette journée de mobilisation unitaire vise à dénoncer la baisse mi-février de la valeur des forfaits techniques de scanner, IRM et TEP (qui financent l’amortissement des équipements) et la diminution parallèle des tarifs de radiologie conventionnelle (suppression de la majoration Z spécifique aux radiologues). De l'ordre de 60 millions d'euros (en dépenses remboursées), ces décotes tarifaires autoritaires ont été rendues possibles en application de l'article (99) de la dernière loi de financement de la Sécu qui autorise le directeur de l'assurance-maladie à des baisses unilatérales.
« Nous attendons un taux de grévistes de 80 %, ce qui représente environ 4 000 médecins radiologues libéraux, indique le Dr Jean-Philippe Masson, président de la FNMR. Certaines régions seront plus impactées que d'autres mais les urgences seront assurées. » Les 70 radiologues libéraux auvergnats seront tous en grève ; la région parisienne ou la Nouvelle Aquitaine devraient être fortement touchées.
Après cette journée, les 1 800 cabinets libéraux sont invités à un arrêt de la prise des rendez-vous téléphoniques en IRM jusqu'à la fin du mois (les patients étant invités à transmettre leur demande d'examen par courrier).
Un recours devant le Conseil d'État
La CSMF, le SML ou la FMF soutiennent ce mouvement de mobilisation et appellent à signer la pétition nationale en ligne contre le « sabotage » de l'imagerie médicale. Cette dernière a récolté près de « 2 000 signatures », « sans compter celles des patients dans les cabinets », assure le Dr Masson.
La Fédération veut croire à « une prise de conscience ». Elle envisage une nouvelle action avant les législatives des 11 et 18 juin, « en impliquant les patients, car il en va de leur prise en charge ». La FNMR fait valoir que l'imagerie, au cœur de la démarche diagnostique, a subi 900 millions d'euros de baisses de tarifs en neuf ans (en montant cumulé), entraînant une centaine de fermetures de cabinets de proximité. Environ 18 % des centres de scanner et 5 % des installations IRM seraient dans le rouge. La CNAM parle de mesures d'économies « raisonnables », tenant compte de la croissance des dépenses.
« L'objectif est de supprimer cet article 99 qui est contraire à la convention médicale, nous allons introduire un recours devant le Conseil d'État, précise au « Quotidien » le président de la FNMR. C'est un marathon jusqu'au prochain PLFSS que nous entamons aujourd'hui. »
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