Consacrée à la mise en œuvre du soutien médical des combattants, l'exposition temporaire au Mémorial de Verdun, « Les secours aux blessés et aux victimes », retrace l'évolution des pratiques de la médecine d'urgence depuis la bataille de Verdun jusqu'aux conflits et évènements contemporains.
Depuis les guerres napoléoniennes avec Larrey et Percy, l'intervention sanitaire au plus proche des combattants a largement fait ses preuves avec en particulier le triage chirurgical. Inauguré en février 2016 à l'occasion du centenaire de la bataille de Verdun qui a fait 300 000 morts ou disparus et 400 000 blessés en 300 jours sur un total de 3 600 000 blessés au cours de la guerre. Au cours de la Grande Guerre, on comptera 5 millions d'évacuations sanitaires avec la participation de 26 000 médecins.
Leçons pastoriennes
Du fait du nombre de soldats impliqués et de la durée de la confrontation, l'organisation des secours est complexe mais la transmission du savoir faire avec la mise en place de protocoles d'intervention fera ses preuves bien qu'au début les Allemands aient une avance car ils avaient intégré un médecin à tous les niveaux de la stratégie tactique. Certaines découvertes seront décisives pour la survie des soldats. Le Dakin, premier antiseptique par Dakin et Alexis Carel et le nettoyage des plaies avec la systématisation du débridage, parage et non fermeture afin de l'irriguer avec l'antiseptique. Les leçons pastoriennes sont appliquées dans les limites du possible pour la stérilisation.
La chirurgie progresse avec les 500 000 gueules cassés de même que la chirurgie viscérale. L'utilisation de voitures radiologiques est aussi déterminante malgré la nécessité de réinventer les tubes mis au point par l'allemand Röntgen qui n'étaient plus disponibles. La transfusion sanguine se fait parfois de bras à bras après la découverte des groupes sanguins en 1901. En revanche les troubles psychiques sont peu reconnus et ils le resteront jusqu'à la guerre du golfe en 1991.
L'exposition se propose en effet d'ouvrir le sujet des secours aux blessés de manière raccourcie à tous les conflits survenus depuis analysant les éléments qui déterminent les choix des interventions (nature des territoires, modes d'évacuation possibles, différents savoir-faire et connaissances techniques). Le Mémorial de Verdun, lieu d'histoire et de mémoire, au milieu du champ de bataille à quelques kilomètres de l'Ossuaire de Douaumont s'attache dans son exposition permanente à l'homme dans son quotidien qu'il soit Français, Allemand ou venant des colonies. Avec plus de 2 000 objets, photos, témoignages, il est au combat avec ses armes, dans les tranchées, en train d'écrire (2 millions de lettres par jour sont postées), à table, en permission…
La violence du conflit, le rôle de l'aviation pour la première fois et des états-majors et des services de santé permettent de transmettre dans une approche très didactique à l'aide de nombreux dispositifs audiovisuels ce qui est maintenant dans notre mémoire collective après la disparition du dernier poilu en 2008.
Les secours aux blessés et aux victimes de la Grande Guerre à nos jours, Mémorial de Verdun, Tel. 03.29.88.19.16, memorial-verdun.fr ouvert jusqu'au 31 mars 2017
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